De même que la réflexion doit précéder l’action, les algorithmes déterminant le comportement individuel et collectif des robots doivent précéder et alimenter la conception des engins eux-mêmes. Cette troisième livraison porte sur les conséquences tactiques, psychologiques et éthiques de leur introduction dans le combat.
La robotisation du champ de bataille (3/3) : conséquences tactiques, psychologiques et éthiques
Robotisation of the battlefield(3/3)
In the same way that thought must precede action, algorithms that determine the individual and collective behaviour of robots must necessarily be devised before, and feed the design of, the machines themselves. The first part in this series postulated that the development of combat robots should be preceded by operational research; the second offered some thoughts on the likely characteristics of first-generation robots. This final part focuses on the tactical, psychological and ethical consequences of their introduction to combat.
Il est généralement admis que le combat terrestre du futur sera majoritairement urbain, au milieu des populations, face à un ennemi asymétrique, se confondant à la population au moins jusqu’à l’acte de combat et souvent, pendant et après.
À quoi pourraient servir les robots dans ce contexte ?
Dans la livraison précédente, nous avons postulé que le robot le plus répandu serait le robot capteur, généralement mono-capteur, agissant en essaim, complétant la troupe débarquée. La troupe serait précédée de plusieurs robots, dont les angles d’observation se recouvriraient, tout en multipliant les domaines captés (visuel, sismique, électromagnétique, voire olfactif…). Sur les côtés, d’autres appareils assureraient la sûreté à une distance prédéterminée en fonction de la menace et de l’environnement humains, pas nécessairement hostile. Il en serait de même sur les arrières. Étant en ville, il serait utile que la bulle ainsi déployée observe les hauts, d’où l’intérêt d’une capacité d’escalade et de translation sur une paroi verticale mais aussi de saut d’un mur à l’autre. Enfin, la surveillance pourrait porter dans les fonds, les robots empruntant les circuits souterrains grâce à leurs dimensions réduites et à leur capacité à opérer dans l’eau.
Quelle relation entre le robot et son maître ?
Comme il a déjà été souligné, il est illusoire de prétendre contrôler chacun de ces éléments individuellement, d’où l’impératif absolu de l’intelligence artificielle. Pour limiter la charge en attention humaine, le dialogue entre les composants individuels devrait lui aussi être autonome. Par exemple, en progression, un robot pourrait changer de côté de la rue, sans intervention humaine, pour mieux couvrir l’angle mort d’un de ses congénères. C’est à l’intelligence artificielle de répartir, constamment, les capteurs.
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