Maritime
En l’absence de tout engagement important entre forces de surface (cette chronique a été rédigée avant que soit connu l’engagement anglo-allemand au large du Rio de la Plata, [NDLR 2024 : le 13 décembre 1939]), le chroniqueur maritime ne peut qu’enregistrer une succession d’opérations mineures effectuées par les marines alliées avec le dessein de resserrer de plus en plus l’étreinte économique où les forces allemandes se consumeront lentement. Quant à la marine du Reich, dans l’impossibilité où elle se trouve de desserrer ce carcan, tout son effort tend à infliger du moins le maximum de pertes au commerce maritime des pays alliés, en particulier à celui de la Grande-Bretagne.
Mais, tandis que les deux marines alliées d’Occident, de plus en plus intimement soudées l’une à l’autre dans une parfaite collaboration de tous les instants, observent strictement les règles du droit des gens, capturent ou arraisonnent sans détruire, les sous-mariniers allemands, esclaves d’une consigne cruelle, ne connaissant aucune règle, pas même celles auxquelles l’Allemagne avait souscrit dans le passé, et persistent à détruire impitoyablement, sans le moindre avertissement, sans pitié, les navires adverses, et surtout neutres, qu’ils rencontrent sur leur route.
Ce n’est pas, du reste, sans subir eux-mêmes de lourdes pertes qui ne pourront sans doute pas se renouveler indéfiniment, car, s’il est possible de concevoir une fabrication hâtive de sous-marins moyens en grande série, l’expérience de l’autre guerre montre combien il sera de plus en plus difficile de les pourvoir d’équipages et surtout de commandants parfaitement instruits et animés d’un moral que tant de désastres n’auront pas ébranlé.
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