L’histoire de l’activité des forces navales françaises libres de 1940 à 1945 fera l’objet d’une publication ultérieure. L’étude historique ci-jointe se rapporte à la reprise de la guerre par les forces maritimes qui se trouvaient en Afrique aux moments des événements de novembre 1942. Elle correspond à la période qui va du 11 novembre 1942 au 31 juillet 1943, date de la fusion de ces forces maritimes avec les forces navales françaises libres.
Maritime - La rentrée en guerre des forces maritimes d'Afrique après le 8 novembre 1942
Le 11 novembre 1942, à 8 heures du matin, lorsque prirent fin à Casablanca les derniers épisodes d’une absurde résistance au débarquement allié, la marine française en Afrique du Nord se trouva dans une situation critique : les ports de Casablanca et d’Oran encombrés d’épaves, la presque totalité des bâtiments de guerre qui s’y trouvaient coulés (30 000 tonnes) ou gravement endommagés (44 000 t), y compris le Jean-Bart de 35 000 t. Au total 74 000 t de navires de guerre, sans compter un tonnage important de navires de commerce sabordés.
D’autre part, tandis que l’intervention de l’Axe en Tunisie nous privait du seul port de guerre d’Afrique du Nord et neutralisait 12 700 t de bâtiments de guerre dont l’ennemi allait s’emparer le 8 décembre, l’élimination définitive de 52 000 t de navires de guerre français était le navrant bilan dû aux ordres de Vichy pour les trois journées des 8, 9 et 10 novembre 1942.
La situation à la fin de novembre 1942
Les forces navales qui subsistaient intactes n’étaient cependant pas négligeables. D’une part, le Jean-Bart s’avérait réparable. D’autre part, le ralliement de l’Afrique occidentale française (AOF), dès la fin de novembre, portait leur tonnage à 135 000 t et 75 avions. Leur armement comptait 1 150 officiers et 25 000 marins de métier ; elles comprenaient le cuirassé Richelieu, 3 croiseurs de 7 700 t (Georges-Leygues, Gloire, Montcalm), 3 contre-torpilleurs de 2 600 t de la classe Fantasque, une quinzaine d’avisos et 17 sous-marins, trois d’entre eux (Le Glorieux, Casabianca, Marsouin, commandés respectivement par les capitaines de corvette Meynier, Lherminier et le lieutenant de vaisseau Mine) s’étaient échappés de Toulon le 27 novembre 1942 pour éviter la capture ou le sabordage, et avaient rallié Oran et Alger le 29 novembre.
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