Militaire - Les garnisons d'Indochine et le coup de force japonais du 9 mars 1945
Le retour à Paris, le 31 octobre 1945, du général Mordant, chef de la Résistance en Indochine, a révélé le détail de certains épisodes de la lutte contre l’agresseur japonais.
Les combats de Haïphohg, de Nam-Dikh et de Vinh
La défense d’Haïphong était concentrée à la caserne Bouet, enceinte de murs renforcés de quelques blockhaus d’angle. Le colonel Lapierre dispose de 350 hommes dont une centaine d’Européens. Les Japonais attaquent, le 9 mars, dès 19 h 30. Puis, vers 2 heures du matin, ils exécutent une préparation de tirs de mortiers extrêmement violente et partent à l’assaut. Une fusillade nourrie les stoppe. À l’aube, ils reprennent l’attaque après avoir tiré au canon. Comme à Hanoï, la garnison se trouve bientôt à court de munitions et doit cesser le feu, non sans que 43 défenseurs aient été tués, et 57 blessés. Le colonel Lapierre, en dépit des menaces nippones, refuse d’étendre l’« ordre de cessez-le-feu » à toute la subdivision principale de Haïphong.
À Nam-Ding, une garnison, formée d’un millier d’hommes environ, devait, sous les ordres du colonel Chubilleau, former un groupement de guérilla dit « Songma ». Ce détachement devait, en premier lieu, gagner la région de Samneua, à quelque 250 kilomètres à l’ouest de Nam-Dinh. Le colonel Chubilleau, dès l’alerte donnée, divise son groupement en deux : le groupe nord, qui semble avoir pu atteindre la zone fixée, après un accrochage, et non sans avoir perdu la plupart de ses indigènes, la colonne sud, qui fut disloquée le 19 mars par l’ennemi. Le 20, le colonel est pris à son tour ; mais quelques isolés tiendront la brousse jusqu’au 10 avril.
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