Armée de terre - Le Cours supérieur des systèmes d'armes terrestres : trentième anniversaire
Le Cours supérieur des systèmes d’armes terrestres (CoSSAT) fête cette année le trentième anniversaire de sa création. En effet, c’est en janvier 1958 que l’État-major de l’Armée de terre (EMAT), motivé par le récent développement du champ d’application des missiles, lance une nouvelle filière de formation d’officiers. Le Cours supérieur engins, missiles et roquettes (Cosem) est à cette époque en partie dispensé à l’École nationale supérieure de l’armement (1) et en partie à l’École militaire.
Tout comme les grandes écoles et les universités, il répond, dans son domaine, à la mission fixée à l’Enseignement militaire supérieur scientifique et technique (EMSST) qui doit permettre à l’armée de terre de « disposer d’officiers susceptibles de faire la synthèse entre les considérations tactiques des utilisateurs et les considérations scientifiques ou techniques » (décret du 20 février 1947). Parallèlement au Cosem existe déjà à cette époque un autre cycle d’étude, du niveau du diplôme technique : le Cosar, ou Cours supérieur de l’armement.
Rapidement les pôles d’intérêt de l’armement se multiplient et la complexité des techniques à mettre en œuvre fait modifier le contenu des programmes suivis dans les deux scolarités. En juin 1985, l’EMSST choisit de diriger plus directement ces formations. Le Cosem prend alors le nom de Cours supérieur des systèmes d’armes terrestres (Cossat) et rejoint avec le Cosar l’École militaire.
Buts et organisation
Le Cossat est donc une scolarité de l’Enseignement militaire du 2e degré. Les officiers sont sélectionnés par les épreuves de l’examen d’admission à l’EMSST. Ceux qui sont choisis pour suivre le Cossat sont destinés à exercer des commandements importants ou des fonctions de direction, à tenir des postes de responsabilité dans les états-majors ou à occuper des emplois qui requièrent un haut niveau de connaissances scientifiques et techniques.
Pendant deux années scolaires, les officiers passent au crible la quasi-totalité des disciplines scientifiques qui concourent à la conception de deux systèmes d’armes majeurs de l’Armée de terre ainsi que leur environnement : l’engin blindé et le missile. C’est pourquoi cet enseignement de haut niveau est dispensé aussi bien par des ingénieurs de l’armement (Délégation générale pour l’armement – DGA, Direction des armements terrestres – DAT, Groupement industriel des armements terrestres – GIAT…) que par des ingénieurs civils appartenant à des sociétés industrielles (Aérospatiale, Matra, Thomson, ESD…), par des professeurs des grandes écoles (Ensta, École nationale supérieure de Cachan) et par des officiers responsables de programmes d’armement.
Un stage de 5 mois en entreprise, axé sur une étude prospective, clôt cette scolarité et donne lieu à la soutenance d’un mémoire. Le titre d’ingénieur diplômé reconnu par la commission des titres, sanctionne ces études.
Ainsi par l’attention constante qu’elle porte à cette formation de haut niveau, l’armée de terre répond aux besoins de synthèse nécessaires dans des fonctions de responsabilité très diverses : conception de systèmes, développement de programmes, études et prospectives ; mais aussi de nombreux emplois où la compétence scientifique et technique participe de plus en plus aux capacités d’analyse et de décision : l’instruction, l’emploi et le commandement. ♦
(1) L’Ensar sera intégrée à l’École nationale supérieure des techniques avancées (Ensta) en 1972.