Faits et dires
* Je le dis solennellement : n’est-il pas temps que les négociations reprennent entre les grandes puissances responsables au premier chef de l’équilibre des forces ?.. La France est prête à contribuer à un effort sérieux pour la maîtrise de la course aux armements, mais il appartient aux plus puissants de réduire d’abord clairement et considérablement leurs forces avant de passer à la suite.
Président Mitterrand, le 24 octobre 1984, à Westminster
* Tout ce qui touche à la paix, et donc aux conditions de la mise en œuvre de la paix, vous concerne et nous concerne. Nous avons notre mot à dire. Nous ne sommes pas les objets de la politique mondiale, nous en sommes les sujets, les acteurs. Nous revendiquons la possibilité d’y jouer le rôle qui nous revient.
Président Mitterrand, le 15 octobre 1984, à M. Janos Kadar
* Les forces nucléaires continueront de bénéficier de la priorité car elles sont le cœur de notre défense… Si l’entrée en service du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) L'Inflexible marque une étape, il faut dès à présent voir plus loin… Cependant rengagement pris par le gouvernement à l’occasion de la Loi de programmation militaire 1984-1988 d’assurer la modernisation des équipements des armées sera respecté.
M. Charles Hernu, le 9 octobre 1984 au Palais Bourbon
* S’il y avait un tant soit peu de bon sens dans le monde, nous devrions non seulement réduire les armements nucléaires mais les éliminer totalement.
Ronald Reagan, le 14 octobre 1984, à US News and World Report
* J’ai l’idée de faire aux Soviétiques la démonstration de la manière dont fonctionne la technologie américaine : si les Soviétiques se dotent eux aussi d’un système de protection efficace contre nos missiles, cela aura l’effet bénéfique d’inciter l’une et l’autre superpuissance à négocier une réduction générale des armements offensifs devenus inutiles, ou presque.
Ronald Reagan, le 20 octobre 1984, in « Face à face » avec Walter Mondale
* Les progrès accomplis par les Soviétiques dans leur système antimissiles justifient le programme de recherche américain en la matière.
Caspar Weinberger, le 26 octobre 1984, Washington
* Les États-Unis, par l’intermédiaire de leur représentant à l’ONU, Kenneth Adelman, offrent à l’Union soviétique de discuter des programmes de recherche actuellement en cours dans les deux pays sur les nouveaux systèmes d’armements défensifs.
Nations unies, le 25 octobre 1984
* La réelle volonté (des États-Unis) de parvenir sur une base juste et mutuellement acceptable à un accord sur l’une au moins des questions essentielles de la limitation des armements, permettrait un réchauffement des rapports entre les deux superpuissances.
Constantin Tchernenko, le 17 octobre 1984, au Washington Post
* L’inviolabilité des frontières européennes, telles qu’elles ont été fixées à Yalta et à Postdam, est très importante. Toute attaque contre ces accords internationaux est vouée à l’échec.
Andrei Gromyko, le 6 octobre 1984, à Berlin-Est
* Les forces armées de l’URSS ont commencé à déployer des missiles de croisière à longue portée à bord de bombardiers stratégiques et de sous-marins. Ces mesures correspondent à la menace croissante émanant des États-Unis sur la sécurité de l’URSS et des autres pays de la communauté socialiste.
Ministère de la Défense soviétique, communiqué du 13 octobre 1984
* Selon le département américain à la Défense, le nouveau missile soviétique SS-25 est près d’être totalement opérationnel. Par ailleurs un rapport d’une commission consultative, transmis au Congrès le 10 octobre, estime que les essais de ce SS-25 constituent « une violation probable » des accords SALT II.
* La politique du non-recours en premier à l’arme nucléaire paraît séduisante sur le plan moral mais son énorme inconvénient est qu’elle affaiblirait la dissuasion contre une guerre conventionnelle.
Lord Carrington, le 23 octobre 1984, à New York,
devant l’Association de politique étrangère
* Les forces occidentales pourraient faire face à une attaque conventionnelle de la part de l’Union soviétique avec une réponse nucléaire mesurée qui ne se transformerait pas en conflit nucléaire généralisé.
Lord Carrington, le 26 octobre 1984, à l’Université de Berkeley
* Le général Rogers souhaite que les ministres de la Défense de l’Otan, lors de leur réunion des 4 et 5 décembre 1984 à Bruxelles, adoptent la stratégie « Follow-on Force Attack » (FOFA). Celle-ci a déjà été approuvée par les chefs d’État-major alliés. La FOFA viserait en premier les groupes de manœuvre opérationnels soviétiques et les unités blindées déployées à l’arrière du front, destinées selon la nouvelle doctrine militaire soviétique à exploiter les percées.
Résumé d’une interview du général Rogers à l’agence Reuter, le 25 octobre 1984
* Les ministres de l’Otan seraient disposés à revenir sur la double décision de 1979 (déploiement en Europe des Euromissiles américains) et à arrêter ou modifier les déploiements, voire même à retirer les missiles déjà en place dès la conclusion d’un accord équitable et vérifiable.
Réunion de Stresa, en Italie, le 12 octobre 1984