Revue des revues
• La revue Études, dans son numéro de décembre 1983, publie un article signé Gérard Defois intitulé : « Armements modernes et responsabilités éthiques ». On sait que le père Defois, actuellement professeur à l’Institut catholique, a joué un rôle important dans la rédaction du document « Gagner la paix » de l’épiscopat français (La Croix, jeudi 10 novembre 1983).
Max Weber, nous dit le père Defois, définit la responsabilité comme la prise en compte des conséquences pratiques de nos choix (Max Weber, Le savant et le politique, collection 10/18), et c’est bien le fond du débat actuel. Cela ne veut pas dire que l’on doive abandonner ses convictions mais il faut regarder quel est actuellement l’état de fait où nous vivons pour pouvoir le transformer et « mettre en route les processus d’une prise en compte morale des paradoxes et des scandales de l’âge nucléaire ». Mais le problème posé, celui de la sécurité et de la paix, demande que l’on n’isole pas le nucléaire des autres formes d’anéantissement. La sécurité de chaque pays dépend de l’ensemble des relations politiques, militaires et culturelles entre nations. La méthode consiste à distinguer un comportement moral déduit des principes du jugement moral qui doit guider les conduites pastorales.
Pour le père Defois, la situation actuelle est la conséquence d’une crise éthique. Elle engendre « un sentiment collectif de la précarité de la paix et de la sécurité ». L’État soviétique a un caractère spécifique du fait de son système idéologique et de sa volonté de pouvoir totalitaire. La question morale en matière d’armement a une dimension culturelle et il y a maintenant priorité à l’idéologie sur les intérêts matériels dans le recours à la force armée. « Les guerres sont aussi intellectuelles et morales ». Mais l’angoisse latente et l’indifférence fondamentale des populations vis-à-vis de ce qui constitue les fondements de leur communauté sont utilisées pour légitimer les armements nucléaires.
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