La visite de personnalités suédoises en France et celle de personnalités françaises en Suède ont, ces derniers mois, attiré l’attention sur les solutions originales apportées par ce grand pays nordique à ses propres problèmes de défense.

Une politique de non-alignement

La Suède a opté pour une politique de non-participation aux alliances en temps de paix, ceci préfigurant le choix de la neutralité en cas de guerre. Cette politique de non-alignement vise à contribuer à l’équilibre politique de la Scandinavie en y interdisant la confrontation directe des intérêts des grandes puissances. De ce même esprit d’ailleurs, le Danemark et la Norvège, membres de l’Otan, n’acceptent ni le stationnement de forces étrangères, ni la présence d’armes nucléaires sur leur territoire en temps de paix. La Finlande également, malgré son pacte d’amitié et d’assistance avec l’Union soviétique, exclut toute coopération militaire en temps de paix avec cette dernière. La limitation de l’engagement en Scandinavie des 2 grandes alliances militaires a été favorisée par le fait que la Suède constitue un territoire intermédiaire fortement défendu.

Entre deux blocs

La Scandinavie est un territoire où l’activité militaire s’est maintenue à un niveau assez faible depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Mais l’intérêt stratégique des régions polaires et de l’océan Arctique n’échappe pas aux grandes puissances. La base soviétique de Mourmansk n’est qu’à 300 kilomètres de la Suède. D’autre part, les accès à la Baltique sont d’une importance considérable. Cette dernière région est le siège d’une intense activité navale, qu’il s’agisse de reconnaissances ou de manœuvres. L’aviation et la marine suédoises interviennent fréquemment contre des violations de frontière. En cas de conflit mondial, une Suède neutre ne constitue pas, a priori, un objectif majeur mais sa situation géographique en fait cependant un enjeu. D’autant que pour une superficie de 450 000 km² – c’est le plus grand des pays nordiques – elle ne compte que 8,5 millions d’habitants. La défense d’un pays à la fois aussi étendu et aussi peu peuplé fait obligatoirement appel à toutes les ressources de la nation et revêt un aspect global.