Outre-mer - La solution de la crise indochinoise
Deux événements d’une importance capitale pour l’avenir de l’Union Indochinoise ont marqué le mois qui vient de s’écouler : accord avec la Chine, accord préliminaire avec M. Ho Chi Minh, Président du Viêt-Nam [Vietnam]. À dire vrai, l’accord conclu avec la Chine n’a surpris personne. Depuis de nombreux mois, on savait que de délicates négociations avaient été engagées avec le Gouvernement de Tchoung-King pour régler d’une manière satisfaisante pour les deux pays un certain nombre de problèmes pendants depuis 1940. Il était également nécessaire de revenir, pour les adapter aux circonstances nouvelles, sur les traités passés antérieurement avec la Chine. L’accord en question a été signé à Tchoung-King le 28 février par M. Wong Chili Chieh, ministre des Affaires étrangères du Gouvernement chinois et par M. Jacques Meyrier, ambassadeur de France. Bien que le texte définitif n’ait pas encore été publié, les clauses essentielles en sont cependant connues et l’on peut penser que le Gouvernement chinois a reçu largement satisfaction à ses demandes. La France a voulu reconnaître ainsi la part importante prise par la Chine dans la lutte contre le Japon et l’étendue de ses sacrifices pour la cause commune.
Rappelons les clauses principales de ce nouvel accord : abandon de nos droits d’exterritorialité à Changaï [Shanghai], Hankéou [Hankou], Tientsin et Canton [Guangzhou], le Gouvernement chinois s’engageant à assurer la sauvegarde des droits et intérêts de nos nationaux ; convention déterminant les conditions d’établissement des Chinois en Indochine : immigration, circulation, régime des biens et des impôts, enseignement, réglementation de l’exercice de certaines professions… ; accord sur le rachat, par le Gouvernement chinois, de la portion chinoise du chemin de fer du Yunnan ; création, au bénéfice de la Chine, d’une zone franche dans le port de Haïphong, les marchandises voyageant en wagons plombés étant exemptées de tout droit de douane entre cette zone franche et le territoire chinois.
Enfin, un important accord a prévu la relève, avant le 31 mars, de toutes les forces chinoises stationnées en Indochine, au nord du 16e parallèle, par des troupes françaises, le Gouvernement chinois promettant de tout mettre en œuvre pour faciliter cette relève.
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