Au prestigieux rendez-vous de Carthage. La guerre de Tunisie (novembre 1942-mai 1943)
L’auteur présente la guerre de Tunisie comme une étape dans la lutte pour la Libération. Il fait ressortir l’importance stratégique de cette contrée qui commande le passage entre Méditerranée occidentale et orientale et constitue une base d’action contre l’Italie et l’Europe du Sud. Le succès de cette campagne, c’est la revanche de Carthage sur Rome. Le raccourci qu’il donne des actions militaires, fort documenté mais assez aride, sert de base à une série d’épisodes d’un intérêt soutenu.
S’il stigmatise, comme il convient, les abandons coupables de certains chefs qui, refusant l’aide alliée, ont livré Tunis et Bizerte et permis l’installation des Allemands dans le pays, il montre la volonté de résistance de l’Armée et vante l’action poursuivie sans relâche, avec des effectifs infimes, par les éléments français venant d’Algérie. Le commandant Audouin-Dubreuil montre bien le patriotisme des Tunisiens français et indigènes, leur entente contre l’occupant, leur communion dans le culte de la patrie opprimée. Toutes ces pittoresques anecdotes mériteraient d’être citées. Fellahs, cheminots, ouvriers colons, fermières, fonctionnaires petits et grands, caïds, soldats, officiers indigènes et français se taillent des pages de gloire dans la résistance. Les passeurs risquent leur vie à tout instant et poursuivent leur tâche malgré les dangers ; enfin, les troupes alliées libèrent le pays.
Les destructions et les ruines sont considérables, mais tous se mettent courageusement à l’ouvrage, retraçant les sillons, rebâtissant les fermes pour refaire une Tunisie prospère, image de la bonne entente, faite de sympathie réciproque entre éléments indigènes et français, au rendez-vous prestigieux de Carthage.