Maritime - Dans la Marine de guerre française - Réformes, croisières et exercices dans les marines anglo-saxonnes - Le programme de commandes de la flotte marchande française et la réorganisation des services de passagers - La perte du sous-marin 23.26
L’activité de la marine française est demeurée soutenue au cours des dernières semaines. Tandis que le Richelieu regagnait Brest après avoir reçu un accueil chaleureux au Portugal dans sa mission de représentation du 4 au 10 novembre, et que le porte-avions Colossus multipliait les manœuvres d’appontage à Toulon, un groupe, composé du croiseur Georges-Leygues et des croiseurs légers Malin et Terrible, exécutait une croisière d’entraînement sur l’itinéraire Toulon–Oran–Alger–Toulon : c’était la première sortie d’exercice du Georges-Leygues, distrait jusqu’ici de son service en escadre par de nombreux transports et une visite aux États-Unis.
Le retour du Richelieu dans les ports du Nord, où se trouvent déjà les contre-torpilleurs ex-allemands, et celui des croiseurs à Toulon posent la question du regroupement éventuel de la « force principale d’intervention » : si les servitudes logistiques – le mauvais état de nos bases métropolitaines qui, faute de crédits, réparent difficilement leurs ruines – ne permettent pas d’y songer pour le moment, on peut envisager pour le printemps prochain une concentration temporaire de cette force, indispensable à sa cohésion et à sa préparation à la guerre, par exemple dans la région Casablanca–Dakar, qui est une zone d’intérêts vitaux non seulement pour notre défense impériale, mais aussi pour l’ONU, au service de laquelle nos bâtiments seraient mis le cas échéant. D’autres regroupements sont d’ailleurs en cours : à Brest, celui des huit sous-marins de construction française maintenus armés pour l’entraînement des équipages qui embarqueront plus tard sur des navires neufs ; à Lorient, celui des sous-marins ex-allemands armés pour études et essais (l’un d’eux a fait récemment, entre La Pallice et Casablanca, 135 heures de navigation ininterrompue en plongée, au schnorchel, sans aucun incident).
Signalons, en outre, que les avisos-dragueurs Boudeuse et Commandant-Duboc ont appareillé pour l’Indochine à la mi-novembre et que, sur la demande du ministre de la France d’outre-mer [NDLR 2021 : Augustin Laurent] désireux de voir le pavillon représenté en permanence en Océanie, l’aviso colonial La Grandière prolongera jusqu’au mois de mars prochain sa croisière dans le Pacifique : en quittant les îles françaises, il visitera la Nouvelle-Zélande. À son retour à Saïgon, il serait remplacé par le Dumont-d’Urville. Le vieux cuirassé Lorraine, école de canonnage à la mer, a fait une sortie d’entraînement de Toulon à Alger où il a séjourné du 14 au 24 novembre ; il y a rencontré la Jeanne-d’Arc, qui a elle-même poursuivi son voyage sur Casablanca et Dakar, d’où elle doit rallier directement Cayenne et les Antilles, les escales brésiliennes primitivement prévues au programme de l’école d’application ayant été supprimées pour économiser nos ressources en devises étrangères.
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