Économique - La baisse de 10 % et la situation des finances publiques - La situation de l'économie soviétique
Le Gouvernement français, continuant sa pression sur les prix, a décidé qu’à partir du 1er mars 1947 tous les prix subiraient une baisse de 10 % par rapport à leur niveau au 1er janvier 1947. La réussite de cette expérience ne peut être assurée que si un effort d’assainissement de nos finances publiques est simultanément poursuivi.
La baisse de 10 % et la situation des finances publiques
Lorsque M. Blum avait institué la baisse de 5 % à partir du 2 janvier 1947, il avait précisé que c’était là une première étape, et qu’une seconde baisse devrait intervenir le 1er mars. Le décret du 24 février 1947 organise celle-ci. Cette nouvelle action sur les prix est à la fois plus rigoureuse et plus nuancée que celle entreprise par le précédent gouvernement.
Elle est plus rigoureuse en ce sens d’abord qu’elle risque pour certains articles, de supprimer totalement les marges bénéficiaires du commerce et de la production, ce que la première baisse ne faisait pas. M. Ramadier l’a reconnu, mais il a invité les intéressés à consentir quelques pertes provisoires pour éviter de tout perdre dans une inflation générale. La rigueur de la baisse s’affirme, d’autre part, en ce sens que le contrôle pourra être beaucoup plus strict, la direction générale du contrôle et des enquêtes économiques ayant pu procéder au cours du mois de janvier, au relevé des différents prix pratiqués à cette époque. De plus, l’application de la baisse aux produits alimentaires du secteur libre pourra être imposée par l’État, au moyen de la fixation de cours maxima, à l’instar de ce qui a été réalisé pour les fruits et les légumes en janvier et février. Enfin certains produits, pour lesquels les marges bénéficiaires étaient élevées, subiront une baisse supérieure à 10 % : appareils électro-domestiques 12 %, bonneterie 15 %.
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