La Gaule
Le livre que vient de publier le savant Ferdinand Lot, de l’Institut, est la mise au point d’une littérature historique considérable, relative à l’histoire de ce qu’il est convenu d’appeler la Gaule. Il fait justice de toute une collection de clichés qui trainent à travers les œuvres des historiens les plus en renom, antérieurs à Fustel de Coulanges.
Il a fallu, avant Ferdinand Lot, les efforts considérables de Camille Jullian, avec ses huit volumes consacrés à l’histoire de la Gaule indépendante et romaine, de Henri Hubert sur les Celtes, de Déchelette sur l’archéologie préhistorique et celtique, d’Albert Grenier, de Gustave Bloch et de nombreux autres savants généralement français, parfois aussi germaniques, pour persuader, enfin, les Français que leur histoire ne commence pas à Clovis et que le passé de la Gaule, avant la conquête romaine, mérite qu’on s’y intéresse bien davantage qu’on ne l’a fait jusqu’ici. Que ce soit sur la Gaule indépendante ou sur le Bas-Empire, ce livre est une contribution capitale à l’histoire, encore trop peu connue, aussi bien politique, économique et militaire (voir par exemple l’intéressante discussion de l’auteur, sur les effectifs probables commandés par Vercingétorix) du Pays qui a fourni les bases ethniques au futur développement de la France moderne.