Le musée des traditions des troupes coloniales
La Section d’Études et d’Information des troupes coloniales vient de créer, à Paris, à l’École militaire, un Musée qui sera ouvert le samedi après-midi et le dimanche matin, à partir du 15 décembre. Son but est de maintenir l’esprit de l’Armée coloniale en glorifiant ses enfants les plus illustres : les bâtisseurs de l’Empire et les gouverneurs les plus célèbres. Il importait aussi de marquer les missions des troupes coloniales, qui doivent à la fois défendre la France métropolitaine, conquérir et garder les territoires d’Outre-mer. Enfin, il fallait rassembler tout ce qui a trait à la symbolique et à l’emblématique, tant en ce qui concerne les tenues que les insignes, les fanions, les étendards et les drapeaux des marsouins.
Le Musée est présenté par ses organisateurs en deux périodes, avant et après 1870 ; la partie la plus riche décrit l’œuvre accomplie par la IIIe République en Afrique, en Asie et en Océanie, où coloniaux et marins ont conquis et administré l’Empire. Il fait revivre les grandes figures de Vassoigne, Lambert, Dodds, Brière de l’Isle, Gallieni, Borgnis-Desbordes, Marchand, Largeau, Mangin, Gouraud, Joost Van Vollen Hoven.
La guerre 1939-1945 est évoquée par le sacrifice du 25e Régiment de tirailleurs sénégalais, défenseur, en juin 1940, de Chasselay, au nord-ouest de Lyon, contre le régiment Gross Deutschland, qui massacra tous les prisonniers, y compris les blessés. Les drapeaux italiens, pris par le général Leclerc au Fezzan, décorent les murs, ainsi que les fanions couverts de gloire des unités de la 1re DFL (1re Division française libre).
Avec le haut encouragement du général Valluy, inspecteur des Forces stationnées outre-mer, et du général Landouzy, qui vient de quitter la direction des troupes coloniales pour partir en Indochine, le colonel Grasset, vétéran de la guerre 1914-1918 et colonial des cinq parties du monde, aidé par le capitaine Brion, ancien de la 1re Armée, rentré depuis peu d’Indochine, a, en quelques mois, sans crédits, grâce à ses qualités de diplomatie, d’initiative et d’organisation, monté un Musée du Souvenir, qui rappelle un autre Musée de gloire militaire, hélas! disparu, celui de Saint-Cyr.