Nous recevons de la Direction centrale des Services de Santé des armées la lettre suivante :
Dans un article de la Revue de Défense nationale (août-septembre 1950) intitulé : « Défense nationale et Santé publique » (paru également dans La Semaine des Hôpitaux de Paris), le Dr M. Gautier déclare qu’en matière de protection sanitaire de la population civile en temps de guerre, il apparaît paradoxal que des contacts n’aient pas été déjà engagés entre le Service de Santé de la Défense nationale et le ministère de la Santé publique.
Cette opinion ne correspond pas à la réalité des faits. À l’initiative du Service de Santé militaire, une commission interministérielle a été créée en 1948 pour l’étude des problèmes de mobilisation sanitaire sur le plan national, à la fois civil et militaire. Cette commission comprend des représentants des ministères de la Défense nationale (États-majors et Service de Santé des trois armées), de la Santé publique et de la Population, de l’Intérieur, de l’Éducation nationale, de l’Industrie et du Commerce, de l’Économie nationale, et fonctionne sous le contrôle du Secrétariat général permanent de la Défense nationale, organisme relevant du Président du Conseil.
Quatre sous-commissions de travail, chargées respectivement des questions de : personnels sanitaires, organisation hospitalière, matériels sanitaires, produits pharmaceutiques, ont reçu la mission de faire le bilan des ressources nationales dans le domaine relevant de chacune d’elles, de dresser l’inventaire des besoins des secteurs civil et militaire, d’effectuer la répartition des ressources entre les deux départements ministériels utilisateurs (Santé publique et Défense nationale) et d’organiser la coordination des moyens ainsi répartis.
Ces travaux sont poursuivis de façon régulière et leur exploitation est susceptible de passer très prochainement de l’échelon des administrations centrales aux échelons régionaux.
« L’âpre concurrence » des départements ministériels, prétendant s’assurer chacun pour leur compte le « monopole de la Sécurité publique » et que signale le Dr Gauthier, est inexistante. L’œuvre nécessaire est en effet entreprise sous l’égide du Secrétariat général permanent de la Défense nationale, organisme dont dispose le Président du Conseil pour assurer ses fonctions constitutionnelles de coordination interministérielle des mesures intéressant la Défense de la Nation.