Du 20 au 31 août 1951, s’est tenue à Nairobi, capitale du Kenya, une « Conférence des facilités pour la défense de l’Afrique ». Cette Conférence, dont l’initiative avait été prise par le Royaume-Uni et l’Union sud-africaine, a réuni, outre les représentants de ces deux pays, les délégués de la France, de l’Italie, de la Belgique, du Portugal, de la Rhodésie du Sud [NDLR 2025 : Zimbabwe en 1980] et de l’Éthiopie. La France, dont certains territoires africains : l’Afrique équatoriale, Madagascar et la Côte française des Somalis [NDLR 2025 : futur Territoire français des Afars et des Issas en 1967 puis Djibouti en 1977], étaient directement intéressés, était représentée, notamment, par M. Mons, Secrétaire général permanent de la Défense nationale et l’Amiral Auboyneau, commandant en chef de la zone de défense de l’océan Indien.

La Conférence ne s’est pas occupée de questions d’ordre stratégique. Son objet fut uniquement d’étudier les moyens susceptibles, en cas de conflit, de faciliter, en coordonnant les moyens de communication reliant le sud de l’Afrique au Moyen-Orient, les mouvements de troupes et leur ravitaillement dans les régions centrale et occidentale du continent africain, suivant un axe Sud-Nord. Il a été, en un mot, procédé à un inventaire des possibilités offertes dans le domaine des transports par l’Afrique orientale.

La Conférence de Nairobi semble ne devoir constituer que le premier acte d’un ensemble de négociations multilatérales dont le but sera de mettre le continent noir en mesure de s’organiser pour participer, le cas échéant, à un conflit général. Il est possible que, dès maintenant, soit envisagée la possibilité de réunir prochainement une Conférence qui étudierait les problèmes posés par la défense de l’Afrique occidentale ; la proposition en a, d’ailleurs, été faite par la délégation française.