Diplomatique - Détente anglo-égyptienne ? - Répercussions de la question tunisienne aux Nations unies - L'Allemagne demande son admission au NATO - Fin de la Session de l'Assemblée générale - La mort du roi George VI
En Égypte
Alors que de part et d’autre les positions se durcissaient, l’évolution de la tension anglo-égyptienne a pris un aspect nouveau. Le 25 janvier 1952, une bataille meurtrière opposait les troupes britanniques à des contingents de la police auxiliaire égyptienne, retranchés dans leur caserne. Le lendemain, de sanglantes émeutes se déroulaient au Caire. Explosion de passion anti-britannique ; mais les manifestants scandaient aussi des slogans hostiles au roi, et l’on put craindre, à certains moments, que la foule n’envahît le Palais royal. À la suite de ces événements, le roi Farouk prit la décision de renvoyer le cabinet de Nahas Pacha. À sa place, Ali Maher Pacha se vit confier les fonctions de Premier ministre et constitua un cabinet de techniciens. En même temps, le chef du nouveau gouvernement annonçait son intention de constituer un « Front national », composé de représentants de tous les partis égyptiens, dont le Wafd, et destiné à le conseiller et à le soutenir dans ses négociations d’ordre politique.
En politique intérieure, le nouveau gouvernement signifiait le rétablissement et le maintien de l’ordre, la fin, au moins provisoire, de la guérilla des « bataillons de la libération » contre les troupes anglaises. Est-ce à dire que ce calme intérieur signifie une modification des positions égyptiennes en politique extérieure ? Sans doute, l’influence de l’ambassadeur des États-Unis au Caire n’a-t-elle pas été sans peser sur la décision du roi Farouk de renvoyer Nahas Pacha, et cette influence modératrice ou médiatrice se poursuivra. Mais Ali Maher Pacha a, dès son investiture, nettement affirmé que son objectif, en politique extérieure, restait la réalisation des aspirations nationales égyptiennes, c’est-à-dire l’évacuation de la vallée du Nil et l’unité de la vallée sous la couronne égyptienne. Pour tenter de réaliser ces aspirations, l’Égypte s’est engagée sur la voie des négociations diplomatiques, plutôt que dans une épreuve de force où elle se trouvait entraînée sans espoir. Le premier effet du changement de direction gouvernementale en Égypte a été l’abandon des décisions prises par le gouvernement égyptien à la veille des incidents d’Ismaïlia, de rompre le contact diplomatique avec Londres.
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