Diplomatique - Crise en Égypte et troubles en Iran - Explication anglo-américaine sur la conduite des opérations en Corée - Entretiens tripartis à Londres - Voyages de M. Acheson - Vers une communauté politique européenne - La réponse à la note soviétique du 24 mai
Dans le Proche-Orient. — En marge de l’épreuve de force de la communauté occidentale et du monde soviétique, des crises politiques continuent d’agiter le Proche-Orient. En Égypte, le gouvernement d’Hilaly Pacha qui, tout en conservant un programme nationaliste, avait cherché à rallier les foules turbulentes à sa politique de salubrité publique, donnait sa démission le 29 juin. Hussein Sirry Pacha était désigné comme son successeur. « Indépendant » comme le président démissionnaire, Sirry Pacha devait tenter une politique qui, sans rechercher le soutien avoué du Wafd [parti laïc], ne le rejetterait pas pour autant dans l’opposition.
Le nouveau président faisait en effet libérer certaines des personnalités du parti qui avaient été emprisonnées après les émeutes de janvier dernier, et ne reprenait plus à son compte les déclarations de son prédécesseur sur l’urgence d’une transformation des mœurs politiques et administratives du pays. Par contre, il affirmait sa volonté de voir triompher les revendications essentielles de l’Égypte : l’unité de la Vallée du Nil sous la couronne égyptienne et surtout le départ des troupes britanniques de la zone du canal. Faute d’obtenir satisfaction sur ces deux points, l’Égypte persisterait à rester à l’écart de toute organisation du Proche-Orient répondant aux intérêts des Occidentaux. À Londres, on observait avec réserve cette nouvelle expérience, lorsque le 20 juillet fut annoncée la démission de Sirry Pacha. Et le lendemain, son prédécesseur, rappelé à la présidence, reconstituait son Ministère.
La crise iranienne eut des aspects plus dramatiques. À la mi-juin, on apprenait qu’un cargo, frété par des armateurs italiens, avait quitté Abadan transportant du pétrole brut pour le compte d’une firme suisse. L’opinion persane suivit avec passion l’odyssée du Rose-Mary qui, bravant les foudres de la Grande-Bretagne et rompant la solidarité des importateurs de pétrole, transportait avec sa cargaison les espoirs de l’Iran. Ceux-ci furent bientôt déçus : le Rose-Mary fut, sur l’ordre de ses armateurs, dirigé sur Aden où l’Anglo-Iranian obtint la mise sous séquestre de sa cargaison. L’Iran vit peut-être en cette affaire le symbole d’une richesse devenue stérile par l’efficacité du boycott international.
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