La colonne Leclerc du Tchad à Tunis
Jamais encore dans notre histoire une troupe de combat n’avait connu aussi étrange diversité des hommes que cette colonne Leclerc née, puis aguerrie au centre même de l’Afrique. C’étaient d’abord, les coloniaux « Ceux de l’Arme » que Pierre Mille, Jean d’Esme… et tant d’autres avaient évoqués dans leurs romans. Moralement, typiquement, ils n’avaient pas changé depuis le temps du colonel Moll, de Largeau, de l’héroïque maréchal des logis de Grammont.
Une chaîne de quinze relèves les en séparait à peine. En bien des postes ils rendaient la justice dans les mêmes salles et au retour de longues tournées signaient hâtivement leurs papiers sur de vieilles tables grossièrement construites par un ancien de l’époque héroïque.
Leur geste du 26 août, ils l’avaient voulu comme les anciens l’auraient voulu. Séparés du monde, ils avaient jugé seuls en leurs propres âmes. Ils avaient jugé simplement, froidement. Les anciens auraient-ils capitulé sans combat ? Pouvait-on céder au contrôle italien les confins du Tibesti ? Aucun ordre n’est valable contre l’honneur militaire ! Administrateurs, missionnaires, colons, commerçants, tous avaient répondu au même appel du cœur.
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