Ce sont souvent des aspects techniques voire théoriques qui viennent réguler les tensions monétaires. Elles laissent le consommateur perplexe. En réalité, ce sont des rapports de force sous-jacents qui conditionnent les ajustements des marchés, conduisent à un état métastable et invitent les puissances émergentes à de nouvelles responsabilités.
La guerre des monnaies n’aura pas lieu
Décembre 2011
La débâcle du mark en 1923 venant après la mise à sac par les vainqueurs du potentiel économique du vaincu, déménagement partiel de son outil industriel, paiement de réparations en milliards de marks-or, est un cas d’école qui donne la mesure des risques que les dysfonctionnements d’une économie, ici exogènes, font courir à sa monnaie.
Pour que le change entre des monnaies convertibles soit stable, il faut que les taux d’intérêts le soient. Pour que cette double stabilité perdure, il faut que les flux d’épargne restent partout positifs. L’épargne n’est jamais passive. Cette situation a existé après 1880 pendant la « première mondialisation » que la guerre de 1914 allait interrompre. Elle reposait sur un triptyque : l’or comme étalon, la livre sterling comme monnaie d’échange et de réserve, la City de Londres comme régulatrice de la liquidité internationale : un monde de gentlemen. La conjoncture y contribua par le progrès des techniques, l’industrialisation, le développement des transports mais surtout par une coïncidence heureuse entre les mouvements de capitaux et la migration massive de main-d’œuvre vers les nouveaux mondes.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article