Diplomatique - L'armistice en Corée - Accord Dulles-Syngman Rhee - La VIIIe Session de l'Assemblée générale des Nations unies - Vers une rencontre des quatre le 15 octobre ? - Triomphe d'Adenauer aux élections législatives - Élimination de Mossadegh - Tension italo-yougoslave pour Trieste
En Corée l’armistice a été signé le 27 juillet 1953. Il prévoyait la réunion dans un délai de quatre-vingt-dix jours, soit avant le 28 octobre, d’une conférence politique chargée de régler pacifiquement la question coréenne. La liste des participants et le lieu où se tiendra cette conférence devaient être fixés par l’Assemblée générale des Nations unies qui, convoquée par son président, M. Lester Pearson, s’est réunie à New York le 17 août. Cette septième session de l’Assemblée générale de l’ONU s’est tenue dans une confusion qui n’a pas rehaussé le prestige de l’Organisation. Il est juste toutefois de reconnaître que la tâche de l’Assemblée était particulièrement délicate et que ni les débats publics, ni les marchandages de couloirs ne la rendaient plus aisée.
Accord Dulles-Syngman Rhee
Le 4 août, M. Foster Dulles s’est à son tour rendu à Séoul afin de conclure les entretiens entre les États-Unis et la Corée du Sud. Le 7 août, les deux gouvernements de Washington et de Séoul publiaient une déclaration commune en même temps qu’un projet de traité. D’après le traité, les deux pays se sont engagés à se consulter si l’indépendance politique ou la sécurité de l’un des deux est, à son avis, menacée par une attaque armée extérieure et à agir conjointement pour faire face à toute attaque armée dans la zone du Pacifique sur les territoires placés sous l’administration de l’un d’eux. En outre, la République de Corée a accordé aux États-Unis le droit de disposer des forces terrestres, aériennes et navales sur son territoire et autour de son territoire.
La déclaration commune a indiqué que, dans la conférence politique prévue par l’accord d’armistice, la délégation des États-Unis, en coopération avec la délégation de la République de Corée, chercherait à réaliser l’unification pacifique de la Corée en une nation libre et indépendante. La déclaration poursuivait : « Si, lorsque la conférence politique aura siégé pendant quatre-vingt-dix jours, il apparaît clairement à chacun de nos gouvernements que toutes les tentatives pour atteindre ces objectifs ont été vaines et que la conférence est exploitée par les délégués communistes uniquement pour se livrer à la propagande ou à l’infiltration dans la République de Corée, nous serons alors disposés à nous retirer ensemble de la conférence. Nous procéderons alors à de nouvelles consultations au sujet de la réalisation d’une Corée libre, unifiée et indépendante qui est le but que les États-Unis se sont fixé pour l’après-guerre au cours de la deuxième guerre mondiale. » « La République de Corée, disait enfin le communiqué, a accepté de n’entreprendre aucune action unilatérale pour unifier la Corée par des moyens militaires pendant la durée acceptée de la conférence politique. » Mis côte à côte, les textes de la déclaration commune et du traité indiquent clairement : 1° que les États-Unis, accentuant leur politique de fermeté à l’égard du monde communiste, entendent garantir l’existence d’une Corée unifiée, libre et indépendante par la présence en Corée de troupes américaines ; 2° que les États-Unis ont reconnu à Syngman Rhee le droit d’utiliser des moyens militaires pour unifier la Corée au cas où ce but n’aurait pu être atteint par d’autres moyens, six mois après la signature de l’armistice.
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