Le président américain Donald Trump, élu il y a tout juste un an, effectue une longue tournée d’une dizaine de jours en Asie. Il a visité le Japon, la Corée du Sud, doit s’entretenir avec le leader chinois Xi Jinping ainsi qu’avec Vladimir Poutine, sur fond de crise nord-coréenne. Alors que la diplomatie de l’actuelle administration Trump reste imprévisible et soumis aux « tweets » de la Maison-Blanche, il n’est pas sûr qu’un tel périple permettre de rabaisser les tensions dans la zone Asie-Pacifique.
Qu’attendre de la tournée en Asie du Nord-Est du président Trump ? (T 945)
What to expect from President Trump's Northeast Asia tour?
US President Donald Trump, elected just a year ago, is on a ten-day long tour of Asia. He has visited Japan, South Korea, to hold talks with Chinese leader Xi Jinping and with Vladimir Putin, amid a North Korean crisis. While the diplomacy of the current Trump administration remains unpredictable and subject to "tweets" from the White House, it is not certain that such a trip will help lower tensions in the Asia-Pacific region.
La tournée asiatique du Président américain – 5 pays en 13 jours – se déroule dans un contexte d’inquiétude particulier où un possible conflit dans la péninsule coréenne n’est pas à écarter. Mercredi, l’agence Reuters a précisé que le Pentagone avait déployé 3 porte-avions sur zone, avec un exercice prévu avec les forces japonaises, coïncidant avec la visite de Trump. De plus, le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE), USS Michigan (classe Ohio), est probablement, lui aussi, à proximité de la péninsule coréenne (cf. Daniel Brown). Enfin, 12 F-35A chasseurs furtifs de dernière génération viennent d’arriver à la base américaine d’Okinawa pour un déploiement de six mois.
La Corée du Nord a effectué au moins un test de missiles par mois depuis environ un an. Cette situation est intolérable pour la Corée du Sud, le Japon et les États-Unis. Cependant, le dernier test remonte à mi-septembre. Kim Jong-Un a pu ralentir ce genre d’activité dans le contexte du XIXe Congrès du Parti communiste chinois afin de faire un geste envers son seul allié : Xi Jinping. Malgré tout, il ne faut pas oublier les récentes provocations nord-coréennes. En avril, la Corée du Nord conduisait un test de missiles lors du Sommet en tête à tête entre Donald Trump et Xi Jinping en Floride. Le 4 juillet dernier, le régime nord-coréen lançait un missile intercontinental, sans doute « un cadeau » à l’occasion de la fête d’indépendance américaine. Enfin, le 2 septembre, la Corée du Nord faisait un nouvel essai nucléaire, son 6e depuis 2006 et le plus puissant à ce jour, avec potentiellement, la détonation d’une bombe à hydrogène.
Les furieux échanges entre Trump et Kim ont exacerbé les peurs régionales au sujet d’un possible conflit dévastateur dans la péninsule, mais aussi de manière générale en Asie du Nord-Est. Le fait que le dictateur nord-coréen ait appelé Trump « un gâteux mentalement dérangé » après que le Président américain ait menacé de « totalement détruire la Corée du Nord » n’a fait qu’envenimer la situation. Le plus dérangeant ici est que les remarques de Kim soient reprises par l’agence de presse officielle nord-coréenne : KCNA. À l’inverse, les propos de Trump engagent plus sa personne, étant vite temporisés voire contredits par le Secrétaire d’État américain Rex Tillerson et le Secrétaire à la Défense Jim Mattis.
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