En 1947, le B-47 faisait son premier vol. Ce bombardier stratégique à réacteur a été un des vecteurs de la guerre froide et a permis à Boeing d’accéder à la maîtrise des techniques nécessaires pour construire des avions gros porteurs. le Boeing 707 est l’héritier direct du B-47.
B-47 Stratojet, le 1er bombardier stratégique à réaction du Strategic Air Command (T 958)
B-47 Stratojet, Strategic Air Command's 1st strategic bomber
In 1947, the B-47 made its first flight. This strategic reactor bomber was one of the vectors of the Cold War and allowed Boeing to gain mastery of the techniques needed to build large aircrafts. the Boeing 707 is the direct heir to the B-47.
Il y a 70 ans, le 17 décembre 1947, l’aviation stratégique était sur le point d’entrer dans une ère nouvelle. Ce sont les États-Unis qui ouvrent en la matière le chemin. Ce jour-là, le prototype d’un avion révolutionnaire s’aligne sur la piste de Boeing à Seattle (État de Washington) pour rejoindre le terrain de Moses Lake. Dans le cockpit, en place avant, Robert M. Robbins et son copilote, Scott Osler. Ironie de l’histoire, c’est aussi un 17 décembre que les frères Wright effectuaient, 44 ans plus tôt, le premier vol contrôlé du Flyer, un biplan de toile et de bois.
(Photo : Jack Ridley, Chuck Yeager (le 1er à franchir le mur du son, cf. Tribune n° 938 ), Guy Townsend, et l’équipage du vol inaugural, Robert Robbins et Scott Osler)
Le 70e anniversaire de ce vol nous donne l’occasion de revenir sur cet appareil historique. Conçu et fabriqué par Boeing, le Stratojet est vu comme le successeur du B-29 Superfortress, l’avion qui a frappé Hiroshima et Nagasaki. En 1947, les États-Unis ont alors le monopole de l’arme nucléaire, mais aussi de l’aviation stratégique qui règne sans égale à travers le monde. Accentuant cette avance, le B-47 devient l’instrument de la domination mondiale de l’US Air Force, nouvellement créée à partir du corps aérien de l’US Army. Qu’en est-il de son rival soviétique en matière d’aviation ? Les bureaux d’études de la Russie ont conçu de formidables avions, à l’image du Stormovik (Iliouchine Il-2) mais il s’agit d’une aviation tactique armée d’appareils légers. Ses ingénieurs ont un retard considérable à remonter en matière d’aviation à long rayon d’action. À l’inverse, l’industrie américaine maîtrise tous les segments de l’aviation. Intégrant la double révolution militaire de l’atome et de l’électronique, l’US Air Force a en outre une bonne longueur d’avance sur les ambitions de l’US Navy. À la fin des années 1940, le sous-marin nucléaire est encore une perspective lointaine et incertaine (il faudra attendre 1954, pour voir le lancement du Nautilus).
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