La rencontre historique entre Kim Jong-un et Moon Jae-in traduit la volonté de Pyongyang de s’imposer comme une puissance nucléaire régionale. Le leader nord coréen a su manoeuvrer avec habileté au risque cependant d’inquiéter Tokyo et d’inciter le Japon à envisager sous un autre angle la question de l’arme atomique.
Les deux facettes de la stratégie nord-coréenne : négociations en perspective d’une dénucléarisation et d’un accord de paix (T 997)
The two sides of the North Korean strategy: Negotiations in perspective of a denuclearization and a peace agreement
The historic meeting between Kim Jong-un and Moon Jae-in reflects Pyongyang's desire to establish itself as a regional nuclear power. The North Korean leader has skilfully managed to risk, however, worrying Tokyo and urging Japan to consider the issue of atomic weapons from another angle.
Les présidents nord et sud-coréen Kim Jung-un et Moon Jae-in se sont rencontrés le 27 avril à l’occasion d’un Sommet historique lors duquel ils ont abordé la perspective d’une dénucléarisation et d’un accord de paix. Cette rencontre précède dans le temps un prochain Sommet, prévu entre Donald Trump et Kim Jung-un, programmé quant à lui début juin en un lieu encore tenu secret. La rencontre entre les deux capitales est une étape importante dans ce nouvel épisode de la crise nucléaire nord-coréenne qui se déroule sous nos yeux, sur fond de diplomatie préventive et de pression militaire.
À quelques jours du Sommet intercoréen, la Corée du Nord a fait connaître ses positions. Après avoir accepté le principe de la dénucléarisation pour objectif de ces négociations, elle propose un moratoire sur les tests nucléaires et de missiles ICBM (Intercontinental Ballistic Missile) et se dit prête à démanteler son site d’essais nucléaires et ses installations de production de matière fissile. Ses positions formalisées par la voie du président Kim Jung-un, et relayées par la presse officielle, ont été complétées par des signes adressés en parallèle, suggérant la mise en œuvre d’un démantèlement de son site d’essais nucléaires (information évoquée par la presse et à confirmer par analyse technique de l’imagerie spatiale). Enfin, Pyongyang a justifié ces positions en expliquant que ses tests passés lui avaient permis de valider sa dissuasion.
Les déclarations nord-coréennes ont été saluées et même accueillies favorablement comme autant de signes positifs, les chancelleries occidentales rappelant toutefois l’objectif de dénucléarisation. Les signes d’ouverture nord-coréenne et l’approche qu’ils dénotent, à la veille du Sommet intercoréen, sont pour le moins habiles, que les capitales occidentales aient pris soin de rappeler l’objectif de dénucléarisation.
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