Le Sahel est par nature déficitaire en eau. La question hydrique a un impact réel sur la sécurité d’autant plus que les mouvements de population fuyant les zones de combat posent le problème de la gestion d’une ressource rare. Cela exige une prise en compte de cette problématique et contribuerait à renforcer les conditions d’un développement économique nécessaire.
Quelle réponse civilo-militaire à l’insécurité hydrique des pays du G5 Sahel ? (T 1005)
What civilian-military response to water insecurity in G5 Sahel countries?
The Sahel is naturally deficient in water. The water issue has a real impact on security, especially as the movements of people fleeing the combat zones pose the problem of managing a scarce resource. This requires consideration of this issue and would contribute to strengthening the conditions for necessary economic development.
L’eau est un lien fort qui unit enjeux du développement et de sécurité au sein des pays du G5 Sahel, devenu le cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de sécurité et de défense de cinq États sahéliens : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Entre les conflits actuels qui sévissent dans cette zone, les conséquences visibles du changement climatique avec une pluviométrie raréfiée, et la pauvreté humaine qui s’y installe, 150 millions de Sahéliens sont également confrontés à d’immenses défis sur la question de l’accès à l’eau : sa disponibilité par habitant a diminué de plus de 40 % au cours des vingt dernières années (cf. Caroline Courtois). À ces enjeux d’aujourd’hui s’ajoutent ceux que posera demain l’explosion démographique attendue dans cette région, puisque la population sera amenée à y doubler dans les 20 prochaines années (cf. John F. May et Jean-Pierre Guengant).
L’insécurité hydrique de cette zone est ainsi devenue une cruelle réalité qui pèse sur le développement, en particulier agricole, puisque l’eau utilisée pour l’agriculture est issue à 98 % de la pluie, et que les pays du G5 Sahel manquent drastiquement d’infrastructures hydrauliques destinées à récolter, canaliser et transporter de l’eau brute au profit d’usages domestiques ou de besoins d’irrigation.
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