En 1898, l’armée achetait sa première voiture automobile alors même que le cheval restait la monture obligatoire pour toutes les activités militaires. Progressivement, avec les progrès de la construction mécanique, les véhicules ont été adaptés aux exigences du combat avec l’idée novatrice d’y installer une mitrailleuse. Dès lors, l’automitrailleuse était née en attendant l’arrivée du char durant la Première Guerre mondiale.
Il y a 120 ans, les débuts de la motorisation de l’Armée de terre (T 1015)
120 years ago, the beginnings of the motorization of the Army
In 1898, the army bought its first car while the horse remained the mandatory mount for all military activities. Gradually, with the progress of mechanical engineering, the vehicles were adapted to the demands of combat with the innovative idea of installing a machine gun. Since then, the armored car was born while awaiting the arrival of the tank during the World War I.
Note préliminaire : Certains passages du présent article sont librement inspirés du livre Arquus, un siècle d’innovation et d’engagement écrit par l’auteur.
En mars 1898, le ministre de la Guerre, le général Billot, achète la première automobile mise en service au sein des armées, une voiture Panhard. Cependant, les armées, par conservatisme et manque de budget, ne s’équipent pas massivement de « véhicules automobiles » et les régiments comptent encore sur des centaines de milliers de chevaux ou de mules pour tracter les canons, déplacer la cavalerie et transporter l’intendance. Quant à l’infanterie, elle va à pied. Cette situation n’est pas propre à la France car en ce début de XXe siècle toutes les grandes armées du monde sont organisées de la même façon. Beaucoup d’autres, parmi les militaires, pensent comme l’écrivait un colonel en 1897 que : « L’automobile pourra servir pour les transports du dernier moment, mais, pour les pièces de campagne, rien ne remplacera les chevaux à cause du terrain varié qu’elles doivent parcourir ».
Les prémices
En 1902, une commission militaire des automobiles, présidée par le colonel Feldmann, examine une voiture de tourisme Charron-Voigt-Girardot aménagée pour une utilisation militaire : les deux places arrière sont remplacées par une tourelle avec une mitrailleuse Hotchkiss (de fabrication française), le tout protégé par un blindage de 8 mm. Il s’agit donc bien d’une automitrailleuse. Mais elle a un double défaut : son poids et son prix ! C’est le capitaine Genty de la Touloubre qui trouvera la solution. Il imagine monter une mitrailleuse Hotchkiss 1901 à refroidissement sur une colonne tronconique en aluminium. Un pivot permet de tirer dans toutes les positions. Il installe le tout sur une automobile Panhard 24-HP. Il pilote lui-même ce nouvel engin, qui prend aussitôt le nom de Panhard-Genty aux manœuvres de 1905 dans l’Aube. C’est un grand succès qui sera renouvelé au cours des manœuvres suivantes.
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