Plusieurs pays occidentaux dont la France font le constat qu’ils doivent faire face à un nouvel environnement stratégique désormais plus instable et incertain et que l’ère de leurs puissances aériennes incontestées est aujourd’hui révolue. Procédant à une révision de leur stratégie aérienne pour faire face à cette nouvelle donne, ces pays considèrent que, outre la nécessité de développer de nouveaux systèmes d’armes technologiquement avancés, une pleine exploitation de l’ensemble du spectre électromagnétique, rendue aujourd’hui possible grâce aux nouvelles technologies du numérique, constituera une ressource de combat quasi inépuisable capable de redonner un avantage sur l’ennemi. L’objectif principal de cette valorisation massive de l’information sera d’être en mesure de démultiplier les options militaires possibles pour submerger l’adversaire et l’empêcher d’agir en raison d’un tempo des opérations qui le devance en permanence. Pour la première fois, le besoin d’information à bord d’une plateforme aérienne va supplanter celui de vitesse dans le mantra du pilote de chasse. Ce nouveau paradigme sera structurant pour le Système de combat aérien futur (Scaf) en projet.

Intérêt du Combat Cloud

Cette pleine reconnaissance de la valeur de l’information comme ressource de combat devra être accompagnée d’un nouveau concept C2 Air (Commandement et contrôle « Air ») qui reposera principalement sur la notion de combat multi-domaines (air, espace, cyber) tout en s’intégrant parfaitement dans la chaîne C2 interarmées. L’Otan n’est pas en reste dans cette démarche et a adopté la Joint Air Power Strategy en février 2018 qui doit permettre notamment d’opérer dans des environnements contraints et/ou contestés en exploitant tous les éléments du spectre électromagnétique à travers un C2 multidomaine robuste et sécurisé. Elle poursuit également l’initiative « Federated Mission Networking » (retour direct d’expérience du théâtre afghan) lancée en 2015 et qui doit permettre une amélioration du partage de l’information à des fins décisionnelles en « ouvrant » davantage l’accès au réseau de commandement commun.

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