Le programme des futurs sous-marins espagnols connaît beaucoup d’aléas tant dans la conception que dans l’industrialisation. Il faut cependant souhaiter la réalisation de ce projet car la sous-marinade constitue un atout de l’Armada dans le cadre du contrôle de l’axe autour du détroit de Gibraltar.
Les difficultés du programme espagnol des sous-marins S80 (T 1029)
The difficulties of the Spanish S80 submarines program
The program of the future Spanish submarines knows a lot of hazards both in the design and in the industrialization. However, we must hope for the completion of this project because the submarine is an asset of the Armada as part of the axis' control around the Strait of Gibraltar.
Au début des années 1970, pour sortir de sa dépendance aux États-Unis suite à l’accord stratégique de 1953, l’Espagne de Franco entame un rapprochement politique avec l’Europe, et en particulier avec la France dans le domaine militaire via les Accords Debré-López Bravo, qui prévoient l’acquisition de Mirage III et de sous-marins S60 dérivés des Daphné de la Marine nationale. C’est ainsi que l’Armada débute la modernisation de sa sous-marinade avec l’acquisition de 4 S60 (S61 Delfín, S62 Tonina, S63 Marsopa et S64 Narval), désarmés entre 2003 et 2006.
Ils sont alors suivis par la classe S70 issue des Agosta français avec, là aussi, 4 bâtiments entrés en service entre 1983 et 1985 (S71 Galerna, S72 Sirocco, S73 Mistral et S74 Tramontana). De fait, à la fin des années 1990, il apparaît nécessaire de préparer la relève.
À cette époque, la France ayant abandonné la propulsion diesel-électrique pour ses sous-marins, DCNS développe avec son partenaire espagnol de l’époque, l’Empresa nacional Bazan, le projet Scorpène, alliant les performances développées pour nos sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) à un design conventionnel répondant aux besoins de l’exportation. Certes, la conception du Scorpène est essentiellement française mais elle permet une participation non négligeable des entreprises espagnoles. Le Scorpène franco-espagnol connaît ainsi un vrai succès à l’export avec les commandes chiliennes et malaisiennes (2 bâtiments chacuns). Il semble alors que Madrid va adopter le Scorpène pour son programme S-80.
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