Alors que la Russie a occupé l’attention cet été avec la Coupe du monde de football, c’est aussi le centenaire du massacre de la famille impériale russe avec plusieurs publications revenant sur cette page douloureuse de l’histoire de l’URSS et donc les conséquences pèsent encore dans les mentalités russes d’aujourd’hui.
La Russie parmi les livres : 2018, entre souvenir et avenir (1/2) (T 1037)
Russia among the books: 2018, between memory and future(1/2)
While Russia has occupied the attention this summer with the Soccer World Cup, it is also the centenary of the Russian imperial family's massacre with several publications coming back on this painful page of the USSR's, and therefore the consequences still weigh on Russian mentalities today.
Par un hasard de calendrier, le 15 juillet aura vu la finale de la Coupe du monde de football à Moscou ; le 16, le 1er Sommet Vladimir Poutine–Donald Trump à Helsinki, ville qui a abrité plusieurs rencontres et sommets Est-Ouest ; puis le 17, la célébration du 100e anniversaire du massacre du dernier tsar Nicolas II, de sa famille et de six membres de leur proche entourage dont son médecin privé Evguéni Sergueïevitch Botkine. L’un des descendants de ce dernier, Constantin Melnik a été l’un des coordinateurs des services de renseignement auprès du Premier ministre Michel Debré, de 1959 à 1962, au plus fort de la guerre d’Algérie.
Les 150 ans de la naissance de Nicolas II et le centenaire de sa mort tragique seront célébrés en Russie où d’innombrables hommages sont prévus dans tout le pays pour ce double anniversaire aux allures de réhabilitation. Le plus important sera l’exposition au musée historique d’État de Moscou (de juillet à octobre) pour présenter sa vie et son règne. Après la réélection de Vladimir Poutine, le 18 mars 2018, pour son 4e mandat et au moment où la guerre en Syrie semble toucher à sa fin, la Russie est restée dans les feux de l’actualité au croisement du passé et de l’avenir.
Centenaire de l’assassinat du tsar Nicolas II et de sa famille à Ekaterinbourg (16 au 17 juillet 1918)
Durant plus de cinq cents jours, de la date de l’assassinat de son « ami », Grigori Raspoutine, qui lui avait conseillé de ne pas engager la Russie dans la guerre jusqu’au sien, Nicolas II a tenu un journal. Ces quelques lignes quotidiennes fort simples, ne sont empreintes d’aucun pathos, au point d’en être banales. Elles expriment en effet plus l’anxiété d’un père au sujet de la santé de son fils hémophile, le tsarévitch Alexis, que des réflexions de l’autocrate de toutes les Russies qui assiste presque sans réaction à l’écroulement d’un si vaste empire séculaire. Tous les témoins l’ayant approché durant ces journées du début de l’année 1917, ont décrit un monarque las, peu attentif, dans un état quasi léthargique, incapable de prendre aucune décision politique ou militaire tranchée, qui auraient peut-être pu sauver la monarchie.
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