Le Traité de l’Atlantique Nord a été signé il y a 70 ans jour pour jour, traduisant le besoin de défendre l’Europe par rapport à la menace de l’époque.
70e anniversaire du Traité de l’Atlantique Nord signé à Washington (T 1082)
70th Anniversary of the North Atlantic Treaty Signed in Washington
The North Atlantic Traty was signed 70 years ago on this day, reflecting the need to defend Europe with regards to the threat of the times.
Il y a 70 ans, le 4 avril 1949, la signature du Traité de l’Atlantique Nord à Washington marquait la création de l’Otan comme outil de défense du monde occidental face à la menace que constituait l’Union soviétique. Cet anniversaire – peu évoqué dans les médias aujourd’hui – mérite d’être rappelé car c’est bien grâce à l’Alliance atlantique que les pays d’Europe occidentale, encore en pleine reconstruction après les destructions de la Seconde Guerre mondiale, ont pu bénéficier d’une garantie de sécurité indispensable à la fois pour sortir des conséquences du conflit mais aussi pour consolider des systèmes politiques démocratiques largement mis à mal dans les années trente avec les totalitarismes fascistes et nazis, et fortement critiqués après la Libération par la concurrence du modèle marxiste-léniniste soutenu par le Kremlin.
Certes, il y avait des intérêts économiques en particulier du côté de Washington qui avait compris la nécessité de soutenir l’Europe occidentale et dont le Plan Marshall, lancé en 1947, en avait été l’expression pratique. Mais il y
avait également un véritable besoin stratégique imposé par la menace militaire soviétique et par le grignotage politique illustré notamment par le Coup de Prague en février 1948 qui voit la République tchécoslovaque passer sous la coupe stalinienne.
Le 4 avril est, de fait, l’aboutissement d’un processus politique imposé par la volonté de Staline de contrôler les territoires Est-européens suite au partage de Yalta puis de Postdam, dans lequel, tant Londres que Washington ont été mis devant le fait accompli et n’avaient pas pleinement mesuré les ambitions soviétiques.
Pour la France, ce projet politico-militaire était essentiel. Certes, le conflit indochinois n’avait pas encore atteint son paroxysme mais le maintien de l’Empire était extrêmement coûteux pour un pays sorti certes vainqueur en 1945 mais exsangue économiquement. Ainsi, toute notre industrie de défense était encore à reconstruire, sans parler du retard technologique subi. Ce fut le ministre des Affaires étrangères Robert Schuman (1886-1963) qui fut le signataire pour la France (ci-contre).
Ce Traité mettant sur pied une Alliance militaire a donc forgé la sécurité de l’Europe depuis désormais 70 ans et constitue toujours la référence, y compris pour la France comme l’a récemment rappelé Florence Parly, ministre des Armées, le 28 mars dernier devant les auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).
Défendre l’Europe face aux menaces a été et reste donc un enjeu stratégique majeur pour un « Vieux continent » marqué par la guerre. L’Otan et la construction politique de l’Europe s’inscrivent dans cet objectif. C’est aussi un des leitmotives de la Revue Défense Nationale depuis sa création en 1939 de proposer ce débat sur notre sécurité, d’où son numéro d’avril consacré à l’Europe et sa défense. ♦