Les Balkans, malgré les apparences, connaissent toujours des difficultés fragilisant la stabilité et donc la sécurité régionale. Ces tensions ont de multiples sources, traduisant les déséquilibres sociaux, économiques et politiques issus de conflits non résolus. De plus, la stratégie globale de l’Union européenne n’a pas toujours été très cohérente et a manqué de perspectives.
L’Europe du Sud-Est toujours en quête d’une stabilité incertaine (T 1089)
Southeast Europe is Always in Search of an Uncertain Stability
The Balkans, despite appearances, are still expressing difficulties undermining stability and therefore regional security. These tensions have multiple sources, reflecting the social, economic, and political imbalances from unresolved conflicts. In addition, the overall strategy of the European Union has not always been very consistent and lacked perspectives.
De nouveau, les Balkans. D’aucuns diraient « la poudrière » et évoqueraient même un bilan d’échec de toutes ces dernières années. Les médias parlent de l’instant et de l’actualité relative au Sommet des Balkans, une réunion informelle du 29 avril 2019 où la France et l’Allemagne font montre d’une volonté d’entente, et souhaitent ainsi pouvoir « réengager » le dialogue Belgrade-Pristina. Privilégier le dialogue renvoie au processus démocratique de nos sociétés et il est toujours judicieux d’entamer des pourparlers surtout s’agissant d’une question si épineuse que celle de la relation serbo-kosovare.
Après le Sommet des Balkans occidentaux de 2016 (Paris), nous sommes en droit de penser : que reste-t-il ? Quel devenir projetons-nous pour ces petits États fragiles ?
Nous entendîmes bien avant clamer haut et fort qu’il faudrait « réconcilier » ces Balkaniques « farouches » et les extirper de leur passé lourd et sanglant qu’ils fétichisent tant. Autant d’appellations et de formules afin d’exprimer ce morcellement de la région. Lorsque l’on se fie aux formulations, on se perd. Or, quand on évoque « la normalisation » et « la stabilité », il faudrait élaborer une stratégie. Le regretté Hervé Couteau-Bégarie, éminent spécialiste, nous apprenait qu’en matière de réflexion stratégique, « quoi faire » (le choix stratégique) et « comment faire » (tactique), prêtaient à une interprétation erronée ; « et que c’était précisément de la confusion de ces deux dernières étapes qu’étaient nées les plus grandes erreurs » (cf. François Caron).
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