La question du dialogue avec la Russie est à nouveau à l’ordre du jour avec la nécessité de trouver des biais permettant à la fois de rétablir des relations plus confiantes tout en restant ferme sur les principes. Cette voie n’est pas aisée mais elle semble nécessaire aujourd’hui dans un contexte géopolitique tendu. La France, de par sa position, a un rôle à jouer.
Vers une nouvelle alliance franco-russe ? (T 1133)
The issue of dialogue with Russia is once again on the agenda with the need to find ways to restore more trusting relations while remaining firm on principles. This path is not easy, but it seems necessary today in a tense geopolitical context. France, by virtue of its position, has a role to play.
Dans un monde où la nouvelle bipolarité sino-américaine semble devoir s’imposer, la France poursuit son dessein historique en tentant de construire par l’intermédiaire de l’Europe une puissance d’équilibre. Tandis que le Royaume-Uni croit en sa seule destinée avec le Brexit et que l’Allemagne est occupée par des débats nationaux, notamment sur l’immigration, Emmanuel Macron entend réarrimer la Russie à l’Europe. L’année 2019 fut ainsi marquée par un retentissant revirement stratégique de la France menant à un rapprochement franco-russe.
En mai, Emmanuel Macron s’était dit favorable au retour de la Russie dans le Conseil de l’Europe, après cinq ans d’absence à la suite de la crise ukrainienne et du rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie. Mi-août, en amont du G7 de Biarritz, il plaide pour la recréation du G8 avec la réintégration de la Russie. Cette dernière avait été suspendue en 2014 en raison toujours de la question ukrainienne.
Le 19 août, il reçoit Vladimir Poutine au fort de Brégançon et tend une nouvelle fois la main à une Russie « très profondément européenne ». Puis fin août, devant la conférence des ambassadeurs de France, il appelle encore à repenser notre relation avec la Russie, regrettant au passage la « profonde erreur » commise par ceux qui l’ont poussée loin de l’Europe après la chute du mur de Berlin. Enfin, le 7 novembre, dans un entretien à The Economist qui fera date, le président français a appelé cette fois l’Union européenne à repenser sa relation stratégique avec la Russie. Emmanuel Macron s’était également attiré les sympathies de Moscou dans cette même entrevue en critiquant vertement l’Otan, en état de « mort cérébrale ».
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