Pendant des années, Téhéran menait une guerre hybride contre les États-Unis et ses alliés dans la région du Golfe avec un certain succès. Cependant, il y a eu une inflexion à partir de 2018 avec des actions plus visibles et une montée en tension régulière au final mal maîtrisée par le régime des Mollahs. L’élimination à Bagdad du général Soleimani a démontré l’impasse de la stratégie iranienne, impasse accentuée par la destruction du Boeing ukrainien et désormais par la pandémie du Covid-19 dont les effets sont dévastateurs pour la population iranienne et qui va accélérer la colère contre le gouvernement.
Iran : mortelle sortie de la guerre hybride (T 1150)
Téhéran (Borna Mir)
For years, Tehran had been waging hybrid warfare against the United States and its allies in the Gulf region with some success. However, there was a shift from 2018 with more visible actions and a steady rise in tension in the end poorly controlled by the Mullahs' regime. The elimination in Baghdad of General Soleimani demonstrated the impasse of Iranian strategy, an impasse accentuated by the destruction of the Ukrainian Boeing and now by the Covid-19 pandemic, the effects of which are devastating for the Iranian population, and which will accelerate anger against the government.
L’élimination du général iranien Soleimani par une frappe ciblée américaine a totalement surpris le monde et le régime de Téhéran. Prendre une telle décision et la mener à son objectif illustrent naturellement les capacités de renseignement, de suivi, et d’exécution de l’armée américaine. Toutefois, elle a été rendue possible par un changement de comportement stratégique de la partie iranienne. Pourquoi et comment l’Iran adepte de la guerre hybride fut-il amené à sortir de cette stratégie ?
Depuis le début des tensions régionales et des conflits limités au Moyen-Orient, le régime iranien a pratiquement toujours cherché à opérer de façon cachée, sans être visible en première ligne, en faisant intervenir des intermédiaires (proxies), le Hezbollah au Liban, le mouvement houthi au Yémen, des milices chiites, en Syrie et en Irak. Le régime iranien agit, mais ne revendique pas. On retrouve là un des composants de cette nouvelle forme d’action militaire identifiée sous l’appellation de « guerre hybride ».
Les fondements de la doctrine hybride
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