Israël a développé une stratégie visant à dissuader et à limiter les capacités d’action des groupes armés, principalement chiites et soutenus par l’Iran. La doctrine CBW est pleinement assumée par Tel Aviv, avec cependant la volonté d’éviter une humiliation trop forte en réduisant la médiatisation autour des actions entreprises et en profitant d’opportunités régionales. Toutefois, l’élimination début janvier par les États-Unis du général iranien Soleimani, pourrait obliger Israël à revoir ses pratiques.
Où en est la doctrine israélienne de dissuasion contre les groupes armés ? (T 1183)
Soldat israélien © Vladimir Floyd - Adobe stock
Israel has developed a strategy aimed at deterring and limiting the capacity for action of armed groups, mainly Shiites and supported by Iran. The CBW doctrine is fully assumed by Tel Aviv, with however the desire to avoid excessive humiliation by reducing the media coverage around the actions undertaken and by taking advantage of regional opportunities. However, the elimination in early January by the United States of Iranian General Soleimani could force Israel to review its practices.
L’armée israélienne était aguerrie dans le combat contre des Nations usant de forces armées régulières, positionnées dans des casernes, des aéroports, des bases navales ou d’autres installations militaires. Toutefois, depuis les années 1990, elle a dû s’adapter à une nouvelle forme de conflictualité armée dans son giron régional. En effet, contrairement aux États levantins telle la Syrie, depuis toujours principalement occupés par le maintien de l’ordre interne et la réduction de l’influence potentiellement putschiste d’organisations militaires non étatiques, la République Islamique d’Iran a progressivement construit un réseau plus ou moins soudé de groupes armés actifs qui font partie intégrante de sa défense nationale.
Ils opèrent tant sur le territoire iranien – tel le Bassidj, groupe paramilitaire agissant comme un service de sécurité et de maintien de l’ordre – qu’en dehors des frontières. Ce réseau, qualifié par Téhéran d’« axe de la Résistance » (contre le « Grand Satan », les États-Unis, et le « Petit Satan », Israël), agit notamment en Irak, en Syrie, au Liban et dans la bande de Gaza. Il peut compter sur les forces vives iraniennes et sur une myriade de groupes constitués de combattants aguerris jouissant d’un certain soutien des populations locales.
L’intégration de groupes armés non iraniens dans la défense nationale a été illustrée par une conférence de presse le 2 janvier 2020 donnée par un commandant du corps des Gardiens de la Révolution islamique (GRI), Amir Ali Hajizadeh. Celui-ci était alors apparu devant le drapeau iranien et les drapeaux de plusieurs groupes armés arabes (Hezbollah libanais et Hamas palestinien), afghans (Brigades Fatemiyoun) et pakistanais (Brigades Zainebiyoun) pro-iraniens.
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