À travers une méthode historique à la manière de Foch, l’auteur nous invite à se replonger dans les spécificités du combat naval de haute intensité. Le conflit des Malouines en 1982 a marqué les esprits, et c’est justement l’un de ces épisodes, conté par Ian Inskip (officier navigateur du destroyer HMS Glamorgan) dans son journal Ordeal by Exocet, qui est analysé ici afin de distinguer les similitudes et évolutions du combat naval – et ainsi se préparer au mieux aux combats maritimes de demain.
À propos de combat naval : relire en 2020 Ordeal by Exocet de Ian Inskip (T 1192)
Le HMS Glamorgan en 1982.
Through a historical method like Foch, the author invites us to immerse ourselves in the specificities of high-intensity naval combat. The Falklands conflict in 1982 marked the spirits, and it is precisely one of these episodes, told by Ian Inskip (navigation officer of the destroyer HMS Glamorgan) in his journal Ordeal by Exocet, which is analyzed here in order to distinguish the similarities and evolutions of naval combat – and thus better prepare for the maritime combats of tomorrow.
En ces temps où l’hypothèse d’un engagement majeur est régulièrement remise en avant (1), il est bon de se repencher sur les spécificités du combat de haute intensité, et plus particulièrement sur celles du combat naval, qui se distingue par sa singularité, comme nous avons déjà eu l’occasion de le souligner (2). L’histoire nous y aide, et, comme le disait déjà le maréchal Foch à l’aube du XXe siècle, « plus l’expérience de la guerre fait défaut à une armée, plus il importe d’avoir recours à l’histoire pour servir de base à l’instruction à lui donner ». Parmi cette histoire, l’épisode du conflit des Malouines (mars-juin 1982) occupe une place de choix au panthéon de la guerre navale. Et, quoiqu’on ne compte plus les ouvrages traitant de ce conflit bref et meurtrier (3) qui dura une centaine de jours, certains témoignages s’y distinguent. C’est bien sûr le cas du One Hundred Days de l’amiral Woodward (4), référence incontestable pour comprendre le déroulement de ce conflit vu du hublot de celui qui fut le commandant de la South Atlantic Task Force. Mais c’est aussi le cas de plusieurs témoignages d’officiers britanniques ayant pris part à cette campagne unique dans l’histoire récente, comme le capitaine de corvette Ian Inskip, officier navigateur du destroyer HMS Glamorgan, qui publia en 2002 son journal de marche intitulé Ordeal by Exocet—HMS Glamorgan and the Falklands War 1982 (5).
Relire ce témoignage de première main à vingt ans d’écart, c’est-à-dire à quarante ans de la guerre des Malouines, est une manière particulièrement pertinente de donner corps à l’incitation du maréchal Foch, en examinant le combat naval contemporain sous ses aspects les plus concrets.
C’est ce que nous nous proposons de faire ici, en chaussant les lunettes de la décennie 2020 pour y distinguer ce qui a changé, et, à l’inverse, ce qui n’a pas évolué et peut donc nous servir pour mieux nous préparer dès aujourd’hui à affronter, demain, l’adversité en mer.
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