Le conflit autour du Haut-Karabagh a rallumé les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour d’un territoire peuplé à 95 % d’une population arménienne mais situé territorialement en Azerbaïdjan. Cette confrontation est le résultat d’une histoire chaotique et d’un processus non résolu lors de l’éclatement de l’ex-URSS. De fait, il n’y a pas de vraie solution viable si les deux camps concernés ne font pas un minimum de concessions réciproques. De plus, cette crise s’inscrit dans une zone crisogène, le Caucase, avec des acteurs voisins aux ambitions clairement affichées comme la Turquie. Les deux articles (voir Tribune n° 1203) présentent plusieurs aspects de cette guerre éloignée mais aux conséquences dramatiques notamment pour les populations civiles.
Arménie et Azerbaïdjan sur le pied de guerre (T 1202)
Carte du Haut-Karabagh et du territoire azéri sous contrôle arménien
The conflict over Nagorno-Karabakh has reignited tensions between Armenia and Azerbaijan around a territory populated by 95% of an Armenian population but located territorially in Azerbaijan. This confrontation is the result of a chaotic history and an unresolved process during the breakup of the former USSR. In fact, there is no real viable solution if the two camps concerned do not make a minimum of reciprocal concessions. In addition, this crisis is part of a crisis-prone zone, the Caucasus, with neighboring players with clearly stated ambitions such as Turkey. The two articles (see Tribune n° 1203) present several aspects of this distant war but with dramatic consequences, particularly for the civilian populations.
Depuis le 12 juillet 2020, l’Azerbaïdjan est sur le pied de guerre. Ce jour-là, l’Arménie a ouvert le feu sur des positions militaires azerbaïdjanaises dans le district de Tovuz. Ce déclenchement d’hostilités, qui a duré quatre jours, a fait 12 victimes azerbaïdjanaises, dont plusieurs militaires de haut rang, et un civil. La riposte de Bakou a entraîné la mort d’au moins 4 Arméniens.
Un conflit ancien
Cet incident, jugé très grave à Bakou, est venu en rupture du cessez-le-feu précaire instauré entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à la suite des derniers affrontements sérieux survenus en avril 2016, pendant la « Guerre des Quatre Jours » (qui avaient fait, quant à eux, plusieurs centaines de victimes). La pomme de discorde entre les deux anciennes Républiques soviétiques est vieille. Elle concerne la région du Haut-Karabagh, territoire de 4 388 km2 habité par moins de 150 000 habitants, et peuplé d’une majorité d’Arméniens. Le conflit est devenu particulièrement aigu en 1991, au moment de la dissolution de l’Union soviétique et de l’accession des anciennes Républiques à l’indépendance.
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