Le groupe de Visegrad (V4) se voulait fédérateur et facilitateur pour l’Europe centrale dans la perspective de l’intégration de ses membres (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie) au sein de l’Otan et de l’Union européenne. Pourtant les résultats restent mitigés en raison de divergences de fond entre les pays participants dont la relation avec la Russie reste complexe entre les méfiants comme la Pologne et les conciliants comme la Hongrie. À cela s’est ajoutée certaines ambiguïtés sur la pratique démocratique surveillée de près par les instances européennes. Au final, le V4 reste fragile même s’il peut être utile dans l’approfondissement des relations au sein de l’UE. Sur le plan militaire, certains progrès ont été faits mais le V4 ne pèse pas suffisamment que ce soit au sein de l’Otan ou de l’UE pour agir, la priorité restant pour la Pologne la défiance face à la Russie.
Le groupe de Visegrad, à la recherche d'une identité régionale (T 1264)
Carte de l'Union européenne avec le groupe de Visegrad en bleu foncé
The Visegrad Group (V4) wanted to unify and facilitate Central Europe with a view to the integration of its members (Hungary, Poland, Czech Republic, Slovakia) into NATO and the European Union. However, the results remain mixed due to fundamental differences between the participating countries whose relationship with Russia remains complex between the distrustful like Poland and the conciliatory like Hungary. To this was added certain ambiguities on the democratic practice closely monitored by the European authorities. In the end, the V4 remains fragile even if it can be useful in deepening relations within the EU. On the military level, some progress has been made but the V4 does not have enough weight either within NATO or the EU to act, the priority for Poland remaining distrust of Russia.
La forteresse de Visegrad, en Hongrie
(© Cervitan Grafikai Studios https://www/cervitan.hu)
Les pays de l’Europe centrale qui ont rejoint l’Union européenne (UE) au début des années 2000, restent marqués par leur histoire récente mouvementée et souffrent d’un manque de considération de la part des autres États-membres. Pour être entendus et plus représentatifs, ils ont lancé de nombreuses initiatives ; celles-ci leur ont permis de créer une communauté d’intérêts et de mieux faire valoir leur point de vue au niveau européen. Parmi elles, le groupe de Visegrad (V4 ou Visegrad 4), créé au lendemain de la guerre froide, est le plus représentatif.
Quelle est aujourd’hui la place du groupe de Visegrad au sein de l’UE ? Tout particulièrement, quelles sont les avancées obtenues dans le domaine de la défense qui est l’un de ses axes d’effort ? Le groupe de Visegrad, depuis son intégration à l’Otan, puis à l’UE – étant ses deux premiers objectifs – semble marquer le pas et obtient des résultats mitigés, même si la défense est le domaine qui a le plus progressé, peut-être sous la pression des événements. Si le groupe du V4 a pu montrer certaines avancées dans le domaine de la défense, des limites et contradictions se font néanmoins sentir dans ses efforts à construire une identité régionale européenne.
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