Même si Daech a subi de très grosses pertes sur le terrain et a perdu une très grande partie de son assise territoriale, l’organisation de l’État islamique arrive à maintenir une propagande active sur les réseaux et à s’appuyer sur des relais d’opinion plus ou moins efficaces mais distillant un discours dangereux auprès notamment des jeunesses musulmanes. Cela signifie une vigilance permanente de la part des services de sécurité et de contre-ingérence pour surveiller les cellules dormantes de Daech.
Survivances physique et numérique de l’État islamique : analyse des signaux faibles (T 1315)
Voice of Hind, revue de l'État islamique en Inde
Even if Daesh has suffered very heavy losses on the ground and has lost a very large part of its territorial base, the Islamic State organization manages to maintain active propaganda on the networks and to rely on relays of opinion more or less effective but distilling a dangerous discourse among young Muslims in particular. This means constant vigilance on the part of security and counter-intelligence services to monitor Daesh sleeper cells.
Le 23 mars 2021, le secrétaire d’État (c’est-à-dire le ministre des Affaires étrangères) des États-Unis, Antony Blinken, a commémoré la « défaite territoriale » de l’État islamique (EI) survenu il y a deux ans. L’organisation terroriste détenait autrefois près d’un tiers du territoire de l’Irak. Suite à la libération de Baghuz (Syrie) en février 2019, ainsi qu’à la mort du « calife », Abou Bakr al-Baghdadi, à Baricha en octobre de la même année, il a été considéré par les puissances occidentales que la guerre avait été gagnée.
Un rapport préliminaire du ministère américain de la Défense a toutefois déclaré que, malgré la mort d’al-Baghdadi, l’EI pourrait se réorganiser rapidement en raison de la structure de commandement décentralisée et qu’il resterait probablement une menace pour plusieurs années. Confirmant cette première théorie, Antony Blinken prévient dans son communiqué de presse que l’organisation terroriste est toujours une menace (1).
La situation en Irak et en Syrie : une résurgence pendant la pandémie
La déclaration américaine selon laquelle Abu Yasser al-Issawi, l’un des principaux dirigeants de l’EI en Irak, a été tué au début de l’année, mais que le nouveau « calife » reste activement recherché, rappelle à juste titre que l’EI est toujours opérationnel malgré l’absence d’un véritable territoire (2). En réalité, le groupe s’est même enhardi pendant que la pandémie préoccupait les forces alliées : malgré le nombre relativement faible d’attaques terroristes dans les pays occidentaux, les attentats en Irak et en Syrie ont augmenté en 2020 et sont devenus plus sophistiqués que jamais (3).
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