McDonnell Douglas C-17 Globemaster III sur l'aéroport de Kaboul en 2011
Le retrait américain d'Afghanistan en 2021, marqué par la chute rapide de Kaboul et des images d'évacuation chaotiques, a suscité un débat intense sur son interprétation. Certains y voient une défaite occidentale, mais l'analyse stratégique révèle une réorientation des priorités des États-Unis, axées sur la lutte contre le terrorisme plutôt que sur la construction nationale. Si les Talibans reprennent le pouvoir, ils font face à de nouveaux défis, notamment l'intrusion de Daech. Cette situation complexe met en lumière les limites des approches traditionnelles occidentales en matière de guerre et de paix, souvent influencées par des perspectives sentimentales et moralisatrices.
The American Withdrawal from Afghanistan: Defeat of the West or Victory of Sentiments? (T 1317)
The U.S. withdrawal from Afghanistan in 2021, marked by the swift fall of Kabul and chaotic evacuation images, sparked intense debate over its interpretation. While some view it as a Western defeat, strategic analysis highlights a shift in U.S. priorities, focusing on counterterrorism rather than nation-building. Although the Taliban regained power, they face new challenges, including the rise of ISIS. This complex situation underscores the limitations of traditional Western approaches to war and peace, often shaped by sentimental and moralistic perspectives.
L’offensive éclair des Talibans en Afghanistan, jusqu’à leur prise de pouvoir le 15 août 2021, a sidéré l’opinion publique occidentale. Les journaux se sont empressés de suivre, heure après heure, la chute de Kaboul tandis que les hélicoptères, quittant les ambassades, rappelaient les dernières images de la guerre du Vietnam.
Pour bon nombre, les responsabilités étaient toutes trouvées : « Que l’on trouve cela juste ou injuste, l’histoire retiendra que Joe Biden est celui qui a présidé à la conclusion humiliante de l’expérience américaine en Afghanistan », assénait même déjà le New York Times (1).
Est-ce à dire que cette évacuation des forces américaines (et de leurs alliés) mais aussi de ressortissants, collaborateurs et familles (2), symbolise un échec d’une telle ampleur qu’il puisse être considéré comme une faillite politique, voire civilisationnelle (3) ?
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