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La RDN avait dédié son numéro de mars 2021 à la question suivante : « Sommes-nous entrés dans l'ère post-occidentale ? ». L'ambassadeur Bertrand Besancenot revient sur cette question, et analyse les causes éventuelles d'un recul de l'Occident (et de la France) sur la scène internationale, tout en mesurant ce propos : la crise de la Covid-19 et la guerre en Ukraine montrent que l'Occident n'a pas dit son dernier mot, et que la France, leader de l'Europe, a une carte à jouer dans cette nouvelle configuration géopolitique du monde.
Western Retreat and the Decline of France? (T 1389)
The RDN dedicated its March 2021 issue to the question: "Have we entered the post-Western era?" Ambassador Bertrand Besancenot revisits this topic, analyzing the potential causes of a retreat by the West (and France) on the international stage, while tempering this view. The Covid-19 crisis and the war in Ukraine demonstrate that the West has not said its final word, and that France, as a leader in Europe, has a role to play in this new geopolitical configuration of the world.
Le recul occidental sur la scène internationale et le « déclassement » de la France ont été des sujets sous-jacents dans les débats de la dernière campagne électorale pour l’élection présidentielle en France, et je crois qu’il est tout à fait d’actualité à l’aube du second quinquennat du président Emmanuel Macron. Il s’agit, en réalité, de deux questions distinctes, toutefois liées entre elles, car la France fait évidemment partie du monde occidental, même si elle cherche à jouer un rôle original.
Sommes-nous entrés dans une ère « post-occidentale » ?
Il convient de rappeler que la domination des pays occidentaux dans le monde ne date que d’un peu plus de deux siècles, résultat de leur révolution industrielle dès la fin du XVIIIe siècle, de leur expansion coloniale au XIXe, de la puissance de leurs économies, et de leur domination politique et culturelle.
Nous avons, certes, connu, à partir de la Seconde Guerre mondiale, un monde bipolaire dominé par les États-Unis et l’Union soviétique ; mais à partir de 1991 et la fin de l’URSS, l’hyperpuissance américaine, leader du monde occidental, a été pendant près de trente ans ce qu’on a appelé le « gendarme du monde ».
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