(© École de Guerre / EdG / https://ecoledeguerre.paris/)
Dans cette tribune, le général de division aérienne Jean-Marc Vigilant, directeur de l'École de Guerre revient sur les spécificités de la formation à l'École de Guerre. Dans un contexte où la conflictualité évolue, où les natures des opérations militaires changent, l'École de Guerre doit former désormais les officiers aux opérations multidomaines : un enjeu capital pour le XXIe siècle.
Une version courte de ce texte a été publiée sur la lettre d'information de l'association Minerve : https://www.asso-minerve.fr/documentation/dossier/lettres-de-minerve/Lettre-54.pdf
Après la défaite de 1870 imputée à un manque de préparation du commandement et des états-majors français, une formation appelée École supérieure de guerre est créée en 1876. Son objectif était alors de former les officiers de l’Armée de terre à la manœuvre de grandes unités interarmes. En 1896, la Marine créa, à son tour, son école de guerre. Ce fut la première période de l’enseignement militaire supérieur (EMS), qui permit aux armées françaises, déjà en coalition, de sortir victorieuses, de la Première Guerre mondiale.
La fin de la Seconde Guerre mondiale marqua le début d’une deuxième période pour l’EMS, caractérisée par l’apprentissage des dimensions interarmées et interalliées. Le point culminant de cette phase fut atteint à l’issue de la Guerre du Golfe, avec la fusion, en 1993, des écoles supérieures de guerre de chaque armée au sein d’un établissement unique, le Collège interarmées de défense, renommé École de Guerre (EdG) en 2011.
Compte tenu de l’amplitude importante et de la vitesse effrénée des changements actuels dans les domaines politique, humain, technologique, économique et environnemental, nous entrons aujourd’hui dans la troisième période de l’EMS. C’est dans cette perspective que l’objectif de l’EdG devient désormais la formation d’officiers multidomaines.
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