L'auteur plaide pour un dialogue et une coopération accrus entre la France et le Japon en Indo-Pacifique.
La France et le Japon au centre du jeu maritime de l’Indo-Pacifique (1/2) (T 1408)
Drapeaux japonais et français (© Adobe Stock, Oleksii)
Géographiquement éloignés, la France et le Japon partagent cependant un attachement aux valeurs démocratiques, mais aussi au respect de la liberté de navigation telle que formulée selon les normes et les règles des relations internationales. Toutefois, l’Indo-Pacifique, aux contours imprécis, n’est pas sans ambiguïtés. Pour qui aurait oublié, René de Chateaubriand expliquait qu’à une autre époque l’Angleterre comme la France n’avaient pas la même stratégie, car les deux pays n’avaient pas la même géographie.
Au surplus, il faut bien reconnaître que dans l’évolution des relations internationales, le concept de l’Indo-Pacifique est tout à fait récent. Ce monde indo-pacifique, constitué de plusieurs ensembles de civilisations en tant que tel, n’existe pas. Faute de prises en compte de ces réalités géographiques, entourées des tensions des espaces maritimes et de la compétition qui s’esquisse pour leur contrôle, il est bien compliqué de dresser le portrait d’un Indo-Pacifique disposant d’une certaine communauté de destin.
Peu à peu, sous l’influence de la montée de ces défis stratégiques et de la polarisation évidente de la compétition sino-américaine, cet espace s’articule comme clé de voûte d’un ensemble géomaritime et, qu’on le veuille ou non, à une vaste tendance à la sûreté maritime sur toutes les mers, et à travers tous les détroits. Pour le Japon, s’exposer en jouant le chaperon des Américains a longtemps été décrié, mais répond aussi à ses objectifs nationaux. Ceux de la France soulignent une ambition multilatérale à demi-mot dont nous entrerons en détail dans un second article.
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