Les récents bombardements russes sur les infrastructures ukrainiennes ont rappelé, une nouvelle fois, la vulnérabilité de ces éléments vitaux pour les populations. L'auteur revient sur la prise en compte progressive par les autorités, notamment américaines, de ces vulnérabilités de l'entre-deux-guerres à nos jours. Il rappelle que ces attaques sont prohibées par le droit international.
Attaques et protection des infrastructures critiques : permanence et actualité (T 1442)
Centrale nucléaire de Zaporijia (© Ralf1969)
Le sujet des attaques et de la protection des infrastructures critiques avait fait irruption dans le débat et la pratique dans les années qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001. Il surgit à nouveau dans le contexte cette fois de la guerre en Ukraine. Toutefois, avant d’aborder ces deux points, il paraît intéressant de revenir plusieurs années en arrière pour éclairer l’évolution de cette problématique. Elle fait l’objet d’une excellente étude de MM. Stephen J. Collier (anthropologue) et Andrew Lakoff (sociologue) intitulée : « The Vulnerability of Vital Systems. How Critical Infrastructure Became a Security Problem » publiée dans l’ouvrage Securing the Homeland (Routledge, 2008).
Les auteurs mettent d’abord l’accent sur l’exploitation possible en temps de guerre de la vulnérabilité des infrastructures, puis sur la défense civile et la gestion de crise dans le cadre de ce type d’attaque et montrent comment ces sujets sont devenus une question de sécurité nationale aux États-Unis.
La notion de « System-Vulnerability Thinking »
Les développements technologiques et politiques au XXe siècle (les deux guerres mondiales notamment) avaient rendu inadéquate la manière de raisonner sur les vulnérabilités qui avaient pris en ampleur. Les experts ont alors introduit la notion de « System-Vulnerability Thinking ».
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