L'Ambassadeur Bertrand Besancenot revient sur la récente visite du Président chinois Xi Jinping en Arabie saoudite, marquant la volonté pour le Riyad de mettre en place un système d'alliance politique et économiques avant tout convergent avec ses intérêts nationaux. Ici, un rapprochement avec Pékin ne signifie pas un éloignement avec Washington.
Opération de charme chinoise dans le Golfe (T 1454)
(© Vitalii Vodolazskyi / Adobe Stock)
Le président Xi Jinping a effectué la semaine dernière une visite de trois jours à Riyad, au cours de laquelle il a eu un sommet bilatéral avec les Saoudiens, puis a rencontré les dirigeants du Conseil de Coopération des États Arabes du Golfe et enfin un « sommet sino-arabe » élargi à certains pays de la Ligue Arabe : la Mauritanie, la Tunisie, Djibouti, la Somalie, les Comores, l’Irak et l’Égypte.
Le Président chinois a reçu un accueil royal, y compris de la part de la presse locale qui s’est répandu sur l’intérêt de la coopération avec la Chine, un partenaire essentiel de l’Arabie saoudite et du monde arabe et qui ne donnait pas de leçons de morale, contrairement aux États-Unis et à l’Occident en général.
Ce voyage était en réalité centré sur l’énergie et l’économie, avec la signature de contrats d’un montant global évalué à 28 Mds d’euros dans les domaines de l’hydrogène, de la pétrochimie, des technologies de l’information, du cloud computing, des transports et de la construction (sans plus de précision). En fait, la Chine est déjà le premier partenaire commercial de l’Arabie saoudite, avec un volume d’échanges bilatéraux qui excède les 80 Mds de dollars. Les Chinois sont impliqués dans de multiples chantiers d’infrastructure et leurs investissements en Arabie saoudite sont estimés à 106,5 Mds de dollars au cours des vingt dernières années. Riyad est par ailleurs le premier fournisseur de pétrole de Pékin, qui lui a acheté 17 % de sa consommation de brut l’an dernier.
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