Sans apporter de résultats concrets, la réunion du Conseil a permis toutefois de voir émerger et traiter deux questions importantes pour l'OSCE : sa justification en tant qu'organisation de sécurité et le maintien de la Russie comme État participant à l'OSCE. Par ailleurs, le résumé de la conférence de presse tenue par le ministre des Affaires étrangères russe à Moscou simultanément à l'ouverture du Conseil apporte un éclairage intéressant sur la position russe vis-à-vis de l'OSCE.
Conseil ministériel annuel de l’OSCE : bilan et perspectives (T 1455)
Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE (© OSCE / Flickr)
Ainsi qu’il avait été envisagé dans une précédente tribune (1), le Conseil ministériel annuel de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui s’est tenu les 1er et 2 décembre en Pologne, n’a produit aucun résultat concret. Malgré les fortes tensions internes dues à la guerre menée par la Russie en Ukraine, le Conseil a pu se réunir avec tous les États participants ; même la Fédération de Russie y était représentée.
Une conférence de presse simultanée du ministre des Affaires étrangères russe
Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, n’a pas pu participer au Conseil, compte tenu des restrictions de visa imposées par l’Union européenne à certaines personnalités russes. Pour compenser son absence, il a tenu une conférence de presse à Moscou simultanément à l’ouverture de ce Conseil (2). Pour la première fois, il a utilisé le terme de « guerre » pour qualifier l’action russe en Ukraine à la place d’« opération militaire spéciale » (3). De manière surprenante, il a admis que la Russie « n’avait jamais recherché des discussions [avec l’Ukraine], mais était toujours prête à écouter ceux intéressés par un règlement négocié » (4). Enfin, il a développé les points suivants, qui méritent d’être relevés pour une compréhension plus fine de la position de Moscou relative à l’OSCE :
• La mission spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine a contribué à discréditer l’organisation par son manque de neutralité vis-à-vis des accords de Minsk violés par l’Ukraine.
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