L'eau constitue un enjeu géopolitique majeur. Dans cette seconde partie, Jean-Louis Oliver analyse les risques conflictuels liés aux frontières et aux barrages hydroliques, et rappelle l'importance de la crise climatique, provoquant la fonte des glaces, grand risque géopolitique du XXIe siècle.
Géopolitique de l’eau (2/2) Typologie des situations « hydro-conflictuelles » (T 1476)
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Dans la mesure où elle imprime naturellement sa marque sur le territoire, l’eau des rivières ou des lacs a souvent été choisie pour la délimitation des frontières entre les États. Il s’agit alors soit de la ligne de thalweg, soit de l’une des berges ou chemin des bateliers, pour un fleuve navigable. Cette délimitation peut poser des problèmes en raison de phénomènes naturels (dépôts d’alluvions, érosion, changement de lit, etc.) accentués par les incidences du changement climatique ou en raison de la réalisation d’aménagements hydrauliques ; c’est le cas entre les pays des Balkans issus de l’ancienne Yougoslavie.
Contrôle des berges et de la navigation fluviale
Selon le droit romain perpétué durant tout le Moyen-Âge en Europe, dans les pays du bassin méditerranéen et bien au-delà, le principe était de mettre la frontière de chacun des États concernés sur sa propre rive, le cours d’eau intermédiaire demeurant neutre, res nullius. Parfois cependant, ce cours d’eau peut être déclaré chose commune, res communis.
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