L'actualité récente a montré de nouveaux signes de rapprochements entre Pékin et Riyad, alors que le royaume saoudien rejoint l'Organisation de coopération de Shangaï en tant que partenaire de dialogue. Dans une logique de développement du « Sud global », Riyad revoit ses alliances et cultive la proximité avec la Chine, tout en essayant de ne pas fâcher Washington. Un jeu d'équilibriste, analysé ici par l'ambassadeur Bertrand Besancenot.
Nouveau signe de rapprochement entre l’Arabie saoudite et la Chine (T 1484)
(© Alexey Novikov / Adobe Stock)
Riyad vient de s’associer, en tant qu’État « partenaire du dialogue » à l’Organisation de coopération de Shangaï (OCS). Le gouvernement saoudien a approuvé cette décision lors d’une réunion présidée par le roi Salman, a indiqué l’agence de presse officielle saoudienne, le mercredi 29 mars. L’OCS a été créée en 2011 par la Chine, la Russie et quatre États d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan). L’organisation s’est élargie à l’Inde et au Pakistan en 2016, et à l’Iran depuis 2021.
Les buts de cette organisation sont avant tout géopolitiques, même si l’OCS vise de façon générale à « favoriser la coopération politique, économique et sécuritaire entre ses membres ». Parmi les autres pays ayant le statut de « partenaire du dialogue » figurent l’Égypte, le Qatar et l’Iran. Ces pays participent aux réunions et peuvent faire des propositions. En revanche, ils ne participent pas au processus de prise de décision. Par ailleurs, trois autres États, la Mongolie, la Biélorussie et l’Afghanistan sont simplement observateurs.
Cette décision de l’Arabie saoudite de s’associer à l’OCS intervient moins de trois semaines après l’annonce d’un accord, sous l’égide de la Chine, sur le rétablissement des relations diplomatiques avec l’Iran. Le rôle du président chinois Xi Jinping dans le rapprochement irano-saoudien a naturellement suscité des froncements de sourcils à Washington, compte tenu du partenariat traditionnellement étroit entre l’Arabie saoudite et les États-Unis. Le porte-parole du Département d’État a cependant minimisé l’impact de l’annonce de Riyad, disant qu’elle était attendue de longue date et que « chaque pays a ses propres relations ».
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