En ce jour de rentrée des classes 2023/2024, la France entre dans un compte à rebours pressant vers les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, qui viendront clôturer cette année scolaire. Mental sportif, infrastructures pour les Jeux, mais également de transports et de sécurité intérieure, mobiliser l'opinion publique autour de cet enjeu international, cultiver les forces morales… autant de défis qui attendent les pouvoirs publics en cette rentrée scolaire, avec le rendez-vous des JO 2024 en ligne de mire : un rendez-vous géopolitique d'ampleur.
Éditorial – JO de Paris : un compte à rebours géopolitique (T 1516)
(© Rawpixel)
En ce jour de rentrée scolaire et malgré le temps estival, voire caniculaire, qui règne en métropole, le temps des vacances est désormais révolu et gardé dans l’armoire à souvenirs. Et si beaucoup imaginent d’ores et déjà des projets pour l’été 2024, les urgences vont désormais rythmer le calendrier national avec des enjeux géopolitiques majeurs que seront les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris dans désormais moins d’un an.
En effet, et depuis 1936, avec les funestes Jeux de Berlin, ce rendez-vous majeur est géopolitique et traduit le positionnement et – j’utilise à dessein l’anglicisme – le ranking de la nation organisatrice. Car, au-delà de la ville support, c’est bien le pays, l’État et sa population qui sont jugés sur l’aptitude à conduire une telle opération.
À la rigueur, on peut rater les jeux sur le plan sportif et ne pas remporter beaucoup de médailles. Quoique… Aux jeux de Rome en 1960, la France se classa 25e nation, entraînant l’ire du général de Gaulle et la refondation complète du sport français. Un échec en 2024 serait de facto humiliant, d’autant plus qu’il serait « à la maison ». Certains résultats cet été, dont l’athlétisme, peuvent inquiéter et interroger sur la problématique du sport de haut niveau et le rôle des fédérations sportives.
Le pire serait une organisation défaillante avec des successions de couacs et de dysfonctionnements, sans parler des problèmes de sécurité. Et là encore, la politisation interne autour des JO pourrait constituer un facteur aggravant, entre les opposants idéologiques hostiles aux sports de compétition et les opportunistes politiques. Au-delà de la seule ville de Paris – et sans oublier les épreuves délocalisées à Tahiti, Marseille ou encore Châteauroux – c’est bien la France dans son ensemble qui sera évaluée et scrutée par le reste du monde. Le moindre accroc serait immédiatement répercuté et amplifié, notamment par les réseaux sociaux et la réputation de notre pays pourrait être durablement entamée, sans possibilité de justification ou de rattrapage. Le fiasco de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, le 28 mai 2022, est resté dans toutes les mémoires.
La réussite est donc impérative et obligatoire avec de très nombreux chantiers, allant, bien sûr, des équipements, mais aussi des transports et de la sécurité qui va monopoliser les forces de sécurité intérieure avec le soutien des armées dans leurs savoir-faire respectifs. Il est à souhaiter que tous les acteurs ainsi que l’opinion publique se mobilisent. Un échec ne serait pas que celui des organisateurs, il serait celui de la France tout entière.
Il reste déjà à souhaiter un Mondial de rugby qui soit une belle réussite, tant sur le plan sportif, avec un XV de France compétitif, que sur le plan organisationnel. L’image de ce week-end avec les joueurs néo-zélandais rendant hommage par un Haka à leurs ancêtres combattants de la Grande Guerre enterrés dans un cimetière de la Somme est une belle illustration de cette géopolitique. ♦