Cette semaine, Jérôme Pellistrandi rend hommage aux Marocains, sinistrés après un séisme d'une ampleur inédite qui a frappé le pays. En ce 11 septembre, date géopolitique, souvenons-nous également de l'attentat à New York en 2001, qui a bouleversé l'ordre international pour deux décennies, ainsi qu'il y a cinquante ans, le 11 septembre 1973, le coup d'État du général Pinochet, qui continue de marquer les esprits au Chili.
Éditorial – 11 septembre : date géopolitique (T 1520)
Attentats du 11 septembre 2001 (© Cyril Attias / Flickr)
Le 11 septembre est depuis longtemps une date inscrite dans le marbre de l’histoire et dans la mémoire collective. Bien sûr, il y a le 11 septembre 2001 – suivi en direct par des millions de téléspectateurs – avec les attaques terroristes aux États-Unis et qui ont ouvert un cycle géopolitique d’une vingtaine d’années qui s’est piteusement achevé à l’été 2021 avec l’évacuation désordonnée de Kaboul et la mainmise des Taliban sur l’Afghanistan, devenu depuis une prison à ciel ouvert, en particulier pour les femmes. Et les répliques de cette longue période avec les Printemps arabes, la déstabilisation du Sahel et les attentats perpétrés en Europe et tout particulièrement en France démontrent bien que la question de l’islamisme radical reste posée.
À ce 11 septembre, on doit rajouter le 11 septembre 1973 avec le coup d’État au Chili voyant le général Pinochet renverser brutalement le président Allende et imposant un régime militaire brutal avec l’élimination de ses opposants. Le contexte était alors tout autre cinquante ans auparavant. C’était le temps de la guerre froide avec le continent sud-américain considéré comme une chasse gardée des États-Unis selon la doctrine Monroe et l’URSS qui tentait de déstabiliser certains États, s’appuyant sur le Cuba de Fidel Castro et le « romantisme révolutionnaire » de Che Guevara.
Cinquante ans après Santiago de Chili, globalement, l’Amérique du Sud n’est plus un enjeu stratégique même si de nombreux problèmes subsistent dont le narcotrafic. Le fonctionnement démocratique est désormais solide, même si des progrès restent à faire notamment au Venezuela. La pénétration économique chinoise est une réalité qui ne se traduit toutefois pas sur le plan politique. Certes, le Brésil de Lula s’affiche ostensiblement avec les BRICS, mais reste conscient que les équilibres sont plus favorables que les déséquilibres. Un sujet majeur est d’ailleurs désormais sur les bureaux des dirigeants de la région avec le réchauffement climatique. Ainsi, l’actuel hiver austral (alors que nous connaissons encore la canicule estivale) est l’un des plus doux jamais observé. L’adaptation des sociétés et des modes de production sera un des enjeux des décennies à venir.
Mais en ce lundi 11 septembre 2023, comment ne pas penser au Maroc et à ses populations meurtries par le tremblement de terre de vendredi dernier ? Le Maroc à la longue histoire et qui a vu ses terres souvent ravagées par de terribles catastrophes, comme à Agadir en 1960 et à Al Hoceïma en 2004, sans oublier l’impact du séisme de 1755 à Lisbonne qui se fit sentir jusqu’à Rabat.
La rédaction de la RDN adresse ainsi toutes ses condoléances au Maroc et à tous les Marocains en ces temps si dramatiques. ♦