Comment donner force à la Nation de faire preuve de résilience, à l'heure de l'appel à ses forces morales ? Pour les auteurs, l'échelon communal a un rôle à jouer dans la culture de la résilience de la Nation.
La commune : premier cercle et foyer de la résilience de la Nation (T 1527)
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En cas de catastrophe ou de guerre touchant sa commune, le maire est plongé au cœur d’une problématique toute particulière. Il n’est pas seul puisqu’il va normalement recevoir l’aide des services concernés du Département, de la Région et de l’État, mais l’ampleur de l’événement peut dépasser ses capacités de dialogue avec les services déployés sur son territoire. Cette perspective étant à relativiser selon la taille de la commune ; les petites communes étant davantage exposées que les grandes, bien que, lors de la pandémie de Covid-19, la capitale elle-même ou certaines métropoles ont pu se sentir désarmées face à cette catastrophe non-anticipée à tous les niveaux. Dès lors, le maire peut être coupé des informations, voire exclu des boucles de décisions aux niveaux départemental, régional ou national et ainsi se sentir marginalisé. Toutefois, sans pour autant vouloir établir des règles impossibles à définir du fait de la variété des risques et des communes, il est primordial que la mairie demeure partie prenante des différents dialogues décisionnels. C’est à cette condition qu’il pourra faire bénéficier les décideurs de son expertise locale et les informer de l’état d’esprit de sa population, tout en tenant au courant ses administrés de l’évolution de la situation locale avec des informations avérées et une forte réactivité.
Dans ce contexte, la population a besoin d’un contact de confiance rassurant, que la mairie, première institution républicaine de proximité, assure en complément des services apportés par la police, la gendarmerie, les pompiers, etc. Ce contact précieux évitant la propagation de fausses nouvelles démoralisantes, voire de panique, va d’abord dépendre de l’efficacité des primo-intervenants comme la police municipale ou les employés communaux. Néanmoins, leur capacité d’action peut se trouver saturée par les multiples missions imposées par la catastrophe.
Idéalement, il faudrait que le maire, s’il n’en est pas déjà doté (1), puisse disposer d’une cellule de crise ou de résilience, créée dans une logique d’anticipation des crises. Cette cellule, armée par des personnels sensibilisés et entraînés au dialogue avec les différents services de secours ou de renforts, sera capable d’entretenir également un contact, sain et serein, avec la population. Dévouée à l’action de la mairie, activée dès les signes annonciateurs de la crise, cette cellule sera dimensionnée afin de garantir une permanence et apporter au maire, en temps réel, une image actualisée de la situation. Il s’agira également d’atténuer l’effet de sidération, et de consolider la communication, interne et externe (population, services de l’État concernés, préfet, parlementaires…). L’organisation interne de la cellule répondra à un schéma simple et son fonctionnement n’exigera que du matériel courant (papiers, cartes, crayons…).
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